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Le PS appelle le MR à empêcher la mise en oeuvre du programme communautaire de la N-VA

Le gouvernement fédéral s’apprête à mettre en oeuvre le programme communautaire de la N-VA, bien qu’officiellement il a renoncé aux enjeux institutionnels, assure le parti socialiste qui appelle le Mouvement réformateur à faire barrage

Défendre la sécurité sociale, c’est aussi veiller à l’avenir de la Belgique, souligne le PS. Le parti socialiste se dit particulièrement inquiet par les prises de position récentes de la N-VA dont celle de son président Bart De Wever qui a estimé que la Sécurité sociale constituait le seul département encore susceptible de mesures d’économies après que la Banque nationale a confirmé un déficit budgétaire de 6 milliards d’euros à l’horizon 2017.

« Il est absolument nécessaire que le seul parti francophone du gouvernement, bien qu’il ne représente que 25% des électeurs, pèse de tout son poids dans la balance pour empêcher la N-VA de mettre en oeuvre son programme communautaire », a lancé mercredi le président du PS Elio Di Rupo.

Ce dernier a évoqué une communication récente de la N-VA selon laquelle la politique menée visait à limiter les transferts. Il est également revenu sur le propos de la ministre Liesbeth Homans disant espérer la fin de la Belgique en 2025 et sur ceux du député Peter De Roover selon lequel le gouvernement fédéral était en réalité « un gouvernement flamand avec un premier ministre francophone » et les MR « les Flamands de Wallonie ». Surtout, il a dénoncé l’ambition du président des nationalistes Bart De Wever d’opérer de nouvelles coupes dans la sécurité sociale, singulièrement dans les frais de gestion.

Or, selon l’IEV, il coûterait plus cher de retirer la gestion de la Sécu aux mutualités et aux syndicats. Les coûts représentent 2,42% du budget de la Sécu en Belgique contre 14% aux Etats-Unis où la gestion a été privatisée. En Belgique, la prise en charge du paiement des allocations de chômage représente 19,2 euros à la CGSLB, 15,7 euros à la FGTB, 15,8 euros à la CSC et 29,8 euros à la CAPAC, l’organisme public. Et même dans l’hypothétique option d’une réduction des frais de gestion jusqu’à 0 euros, on n’économiserait que quelques centaines de millions d’euros sur les 6 milliards à trouver, énonce le parti socialiste qui se demande dès lors où la majorité ira chercher l’argent à l’aune des efforts déjà consentis.

Fort de ce constat, le PS réitère son appel à concentrer tous les efforts supplémentaires sur le capital et la fraude. Il se demande également si « le gouvernement MR N-VA » finira par le rejoindre dans son appel à renoncer à l’objectif d’équilibre budgétaire en 2018, voulu par les « diktats européens » plus que par le contexte économique.

Le PS se dit d’autant plus inquiet de la situation budgétaire que la présentation des comptes 2015 pourrait aggraver l’ardoise des 6 milliards d’1 milliard d’euros supplémentaire en raison de la faiblesse des recettes fiscales. Sans compter, rappelle-t-il, que le tax shift, qui sortira son plein effet après 2017, n’est pas encore entièrement financé.

« Ce n’est pas parce que la situation est difficile qu’il faut s’en prendre à la Sécurité sociale », a martelé Elio Di Rupo qui a admis avoir consenti à des réformes visant à une meilleure maîtrise des dépenses dans le cadre des compromis réalisés lors de la législature précédente. Mais les montants étaient garantis, a-t-il souligné.

Ce gouvernement a promis des « cadeaux fiscaux » aux citoyens sans avoir « trouvé les moyens de les financer », selon le chef de file socialiste. En mars dernier, le président du MR Olivier Chastel disait « Pas question de toucher à la Sécu », rappelle-t-il. Or, après les déclarations de Bart De Wever – « l’homme qui donne l’orientation » – on n’a « pas entendu le MR s’opposer vigoureusement », a constaté M. Di Rupo.

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