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Le projet ‘nom de l’enfant’, exemplatif de la dérive du monocaméralisme

Le Vif

Le projet de loi sur le nom de l’enfant que s’apprête à voter dans les prochains jours la Commission de la justice de la Chambre est « tout simplement exemplatif de la dérive à laquelle mènera le monocaméralisme », a dénoncé jeudi l’ancien président du Sénat Armand De Decker dans un entretien à l’agence Belga.

Le projet de la ministre de la Justice Annemie Turtelboom qui vise à donner aux parents la liberté de choix pour le nom de l’enfant a été amendé mardi et sera voté en deuxième lecture en Commission après le congé de Carnaval. Pour le sénateur Armand De Decker (MR), ce vote « dans la précipitation » s’inscrit dans « une sorte de dictature du modernisme, la volonté de vouloir le changement pour le changement, d’aboutir à une désacralisation rapide, sans grande réflexion ».

Pour ce grand défenseur de la Haute assemblée, le risque existe qu’à l’avenir on puisse voter à la Chambre « tout et n’importe quoi ». Le Sénat pouvait « provoquer la modernisation mais dans le respect de la rigueur juridique et éthique », rappelle-t-il.

Le texte instaure la liberté de choix des parents de donner le nom du père, de la mère ou des deux parents, dans l’ordre qu’ils déterminent. En cas de désaccord ou en l’absence de choix, l’enfant portera le double nom, composé du nom du père suivi de celui de la mère.

Après deux ou trois générations, on ne s’y retrouvera plus, regrette M. De Decker qui lance un cri d’alarme à ses collègues de la Chambre afin que ce texte ne soit pas voté. C’est de la « folie furieuse », une « atteinte à la famille », une source supplémentaire de « tensions au sein des couples » en cas de désaccord, une démarche qui « rendra la vie des citoyens et de la société plus complexe ».

A cette « haute fantaisie » du libre choix, le sénateur MR préférerait qu’on fixe une règle qui rencontre la demande justifiée d’égalité homme-femme.

La députée Karine Lalieux (PS), qui suit ce dossier depuis plusieurs législatures, a réagi estomaquée au propos d’Armand De Decker. « Sa réaction est surtout celle du mépris pour (le) travail (des) députés (dossier déjà ancien), du mépris des femmes et de l’évolution sociale », a-t-elle commenté sur Twitter.

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