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Le prochain gouvernement devra faire face aux demandes de hausse du budget militaire

Le Vif

Le prochain gouvernement, quelle que soit sa composition, sa date d’entrée en fonction et son programme, sera rapidement confronté aux demandes de plus en plus pressantes de l’Otan et du plus important des alliés, les Etats-Unis, pour une augmentation des dépenses militaires, dans un contexte de tensions internationales ravivées par la crise ukrainienne.

Les Etats-Unis sont de loin les premiers contributeurs à l’Otan, à hauteur de 72% des dépenses militaires en 2012, contre environ 60% en 1990.

La pression sera donc rapidement mise sur la future coalition gouvernementale alors que le budget belge de la Défense n’a cessé de s’éroder.

La Belgique n’a en effet consacré en 2013 que 1% de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, selon les chiffres de l’Otan datant du mois de mars. Mais si l’on en sort les pensions des militaires, ce pourcentage tombe en réalité à 0,6%, a expliqué un expert. Et de fait, en euros constants, hors pensions, les dépenses militaires belges ont reculé d’un milliard d’euros en 2002 à 0,88 milliard en 2011, selon un document publié par la Défense sur son site internet et intitulé « la valeur de la Défense belge ».

« En 2011, le citoyen belge a consacré en moyenne 2.650 euros à ses assurances (vie, accidents, maladie, véhicules, incendie, assistance juridique…), 384 euros à la police (156 à la police fédérale et 228 à la police locale) et 254 euros à la Défense », ajoute ce document. En pourcentage du PIB, les dépenses de défense belges ont fortement reculé depuis la fin de la Guerre froide, de 2,7% en moyenne dans les années 1985-1989 à 1% en 2013, en très légère baisse par rapport à l’année précédente.

L’Otan souhaite que ses membres consacrent au moins 2% de leur PIB à la Défense, un seuil que seuls quatre des 28 alliés (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Grèce et l’Estonie) atteignent. Mais certains pays d’Europe de l’est ont annoncé une hausse de leur budget militaire à la suite de la crise ukrainienne.

La moyenne de l’OTAN est de 2,9%, mais largement influencée par l’énorme budget militaire des Etats-Unis, puissance mondiale. Le document de la Défense, aux accents assez politiques, souligne que « lors de la prochaine législature (qui vient de débuter avec les élections du 25 mai, ndlr), le gouvernement devra prendre des décisions quant au futur profil de la Défense et des systèmes d’armes importants (avions de combat pour succéder aux F-16 vieillissants, frégates et navires de lutte contre les mines) ».

La future équipe gouvernementale devra aussi se pencher sur la réalisation d’une structure de personnel saine pour la Défense. « Ces choix détermineront la contribution potentielle de notre Défense à la sécurité nationale et internationale pour les prochaines décennies », prévient la note rédigée par le sous-chef d’état-major chargé de la stratégie, le lieutenant-général Guido Andries.

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