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Le procès de la « Carolo bis » démarre lentement

Le tribunal correctionnel de Charleroi a entamé, ce lundi, l’examen du dossier de la « Carolo bis ». Seule la première des vingt-huit préventions avec les prévenus Serge Van Bergen et Luc Frère a pu être étudiée.

Le dossier de la « Carolo bis » vise essentiellement le financement délictueux des clubs sportifs de Charleroi via la Régie Communale Autonome (RCA), chargée de récolter l’argent des parkings.

Des 16 prévenus, trois étaient absents : l’ex-échevin Claude Despiegeleer, le manager des Spirou Eric Somme et Paul Locicero, responsable du club de futsal Action 21. Tous étaient néanmoins représentés par leurs avocats, y compris Claude Despiegeleer, sous certificat médical pour une durée de trois mois.

Le tribunal a entamé l’instruction d’audience en abordant le dossier prévention par prévention, et non prévenu par prévenu, comme cela s’effectue habituellement.

La première prévention concernait le détournement d’une partie de l’argent des parkings collecté par la RCA qui aurait dû être versé à la Ville de Charleroi et qui était conservé par la Régie à titre « d’autofinancement pour investissements futurs ».

L’ex-échevin du Logement, Serge Van Bergen, qui était également président de l’asbl Charleroi Infra-Sport (CIS) et administrateur de la RCA, a déclaré avoir été « parachuté » à la tête de ces deux derniers organes, alors qu’il était absent lors de l’assemblée générale. Il confirme n’y avoir joué qu’un rôle fantoche, se contentant de signer des documents tandis que Claude Despiegeleer prenait toutes les décisions, le plus souvent lors de réunions de trésorerie tenues secrètes. Affaibli par la maladie, Serge Van Bergen s’en est référé pour l’essentiel à ses déclarations faites aux enquêteurs.

Questionné sur la même prévention de détournement et de faux, le comptable Luc Frère a déclaré que les sommes relatives à « l’autofinancement pour investissements futurs » n’ont pas été détournées mais sont restées sur les comptes de la RCA. Cet argent, dit-il, servait à provisionner les frais dus aux actes de vandalisme sur les parcmètres.

Il était également question des transferts financiers, via une convention cadre litigieuse, entre la RCA et la CIS. Selon le parquet, ce document servait à légitimer un montage permettant le paiement des salaires de sportifs carolorégiens grâce aux deniers communaux.

Selon Luc Frère, la rétribution des sportifs par la Ville de Charleroi s’effectue depuis 1977. En outre, la promotion du sport constitue une politique communale décidée en 2001 par le collège. D’un point de vue technique, le comptable estime que cette convention cadre permettait ces transferts d’argent, en accord avec l’objet social. Mais il ajoute être « heurté par cette pratique, en tant que citoyen ».

Le procès se poursuivra lundi prochain.

Levif.be, avec Belga

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