Mischaël Modrikamen s'est placé au coeur d'un réseau politique international, raflant au passage d'intéressantes subventions du Parlement européen. © Belga Image

Le président du PP réfute toute utilisation irrégulière de subsides européens

Le président du Parti Populaire (PP), Mischaël Modrikamen, a contesté jeudi toute utilisation irrégulière de subsides européens ainsi que les soupçons de conflit d’intérêts contenus dans un rapport d’audit publié la semaine dernière par le Parlement européen.

En analysant les comptes 2015 de l’Alliance pour la démocratie directe en Europe (ADDE) -la formation européenne qui regroupe notamment les Britanniques du Ukip ainsi que le PP-, le bureau d’audit Ernst & Young mandaté par le Parlement européen a mis le doigt sur quelque 59.000 euros de « dépenses indues » ayant servi à financer des activités nationales du parti de M. Modrikamen, ce qui est proscrit par les règles européennes.

Selon cet audit, des fonds européens alloués à l’ADDE ont servi à financer un congrès du PP sur l’immigration, acheter des espaces publicitaires sur la page Facebook du parti ainsi que des encarts dans les éditions de novembre et décembre 2015 du « Peuple », le journal du PP. L »ADDE en aurait également supporté une partie des frais de distribution.

Outre ces paiement litigieux, l’audit dénonce aussi un conflit d’intérêts. En cause: un contrat passé entre l’ADDE et la société Freedom Media Group (FMG), une agence de communication fondée par Mischaël Modrikamen qui a réalisé -contre rétributions- des interviews vidéos pour le compte de l’ADDE dont sa femme, Yasmine Dehaene, est la secrétaire générale. Elle fut aussi jusqu’en juillet 2015 administratrice de FMG.

Lors d’une conférence de presse jeudi, M. Modrikamen a rejeté les conclusions de l’audit, les qualifiant de « mensonges incroyables ».

Selon lui, ces accusations ne visent en réalité qu’à nuire à l’ADDE et sa composante britannique Ukip, victorieuse lors du référendum sur le Brexit.

« Nous sommes dans le collimateur parce que nous sommes eurocritiques », explique M. Modrikamen.

Quant aux dépenses indues au bénéfice du PP, celles-ci constituent un dossier monté de toutes pièces, Enrst & Young ayant même « commis des faux » à cette occasion, a-t-il accusé.

L’ADDE, dont il est l’un des vice-présidents, contestera d’ailleurs le remboursement des subsides réclamé par le Parlement européen devant la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg.

Le président du PP rejette aussi les accusations de conflit d’intérêts.

Le contrat litigieux pointé par l’audit a ainsi fait l’objet d’un appel d’offres public, selon lui. « Cinq entreprises ont répondu, mais FMG était le moins-disant! », assure-t-il.

Quant au rôle joué par sa femme, celle-ci s’est lancée avec lui il y a 7 ans dans le lancement du Parti Populaire et s’y est investie à plein temps depuis lors, rappelle-t-il avant de lancer: « Est-ce parce que je suis là (président du PP, ndlr) que je dois cacher ma femme? « .

« D’ailleurs, ce n’est pas ma femme qui a attribué ce marché, mais le conseil d’administration (de l’ADDE) qui se réunit tous les mois », se défend-il.

En tant que secrétaire-générale de l’ADDE, elle ne décide donc pas, celle-ci se contentant de « préparer et présenter » les décisions à prendre par le conseil d’administration, a-t-il précisé.

Selon M. Modrikamen, toutes ces « calomnies » n’ont pour seul but que de décrédibiliser son parti et ses alliés politiques.

« Mais ce type d’actions, dignes de l’URSS déclinante, ne feront que renforcer notre cohésion! « , a-t-il conclu.

Contenu partenaire