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Le préformateur continue : certains grognent, les autres applaudissent

Côté MR, Didier Reynders déplore l’absence de vision francophone face aux revendications flamandes. Côté CD&V, Wouter Beke se réjouit de l’ouverture qu’a montrée le préformateur Elio Di Rupo au débat sur la responsabilisation des entités fédérées.

Bart De Wever, président de la N-VA, a fait part mercredi soir de son espoir que la prolongation de la mission du préformateur « crée l’opportunité de continuer le débat concernant plus d’autonomie pour les entités fédérées, ainsi (que) d’entamer en parallèle un débat concernant la responsabilité financière et la responsabilisation des entités fédérées ».

« La N-VA espère que, parmi les partis francophones, il existe une volonté pour s’engager fondamentalement dans ce débat vital », poursuit Bart De Wever dans un communiqué.

Reynders déplore l’absence de vision francophone face aux revendications flamandes

Didier Reynders, président du MR, a quant à lui déploré l’absence de vision francophone dans les discussions institutionnelles en cours. Selon lui, le PS, le cdH et Ecolo se contentent de réagir aux demandes des partis flamands.

« Lorsqu’on entend les propos d’Elio Di Rupo, on ne peut que constater qu’il n’y a pas de vision francophone pour une réforme de l’Etat, a-t-il dénoncé. On nous annonce sans cesse des demandes flamandes sur lesquelles les partis francophones se contentent de réagir, alors qu’on souhaiterait qu’ils aient leur vision de la réforme de l’Etat. »

Le président du MR regrette également le peu de précisions données aux citoyens sur le contenu des propositions discutées, notamment à propos de Bruxelles et de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

Didier Reynders constate par ailleurs qu’à ce jour, aucune concertation entre tous les partis francophones n’a eu lieu alors que celle-ci prévalait sous la législature précédente : « Je confirme que le MR, premier parti à Bruxelles et deuxième parti de la Communauté française, n’a reçu aucune information alors que l’on est dans une période de tension et de crise. En 2007, il y avait une concertation entre tous les partis francophones. Aujourd’hui, cela n’a plus lieu et c’est un choix délibéré du PS, du cdH et d’Ecolo. »

Di Rupo indigne d’un homme d’Etat, selon Maingain

La manière actuelle d’agir du préformateur Elio Di Rupo n’est pas celle d’un homme prétendant assumer les plus hautes fonctions à la tête d’un gouvernement, critique le président des FDF Olivier Maingain dans les colonnes de La Libre.

M. Maingain pointe du doigt « le fait que le préformateur soit allé chez le chef de l’Etat pour obtenir qu’il avalise les exigences de la N-VA ». Pour le président du parti amarante, « les partis francophones associés aux négociations opèrent des replis successifs sur une ligne de défense de plus en plus instable ».

Voyant ces partis francophones « obnubilés par l’obtention de compensations financières », M. Maingain les juge « prêts à vendre le respect des droits fondamentaux des citoyens contre la promesse de montants qui ne seront même pas à la hauteur des espoirs du gouvernement bruxellois ».

Evoquant le maintien du MR à l’écart des négociations, il dit constater que lors de crises institutionnelles profondes, « les grands hommes d’Etat consultent toutes les forces démocratiques ».

Olivier Maingain, soucieux de placer la N-VA devant ses responsabilités via l’élaboration d’un « plan B » entre francophones, propose dès lors de « marquer un temps d’arrêt » afin que les francophones définissent ensemble une ligne claire à opposer au parti de Bart De Wever.

L’Open Vld prêt à coopérer, même depuis l’opposition Le président de l’Open Vld, Alexander De Croo, est disposé à collaborer, même depuis l’opposition, à une réforme de l’Etat qui garantira une longue période de stabilité, a-t-il expliqué dans le Standaard. M. De Croo n’exclut pas non plus de participer à une majorité gouvernementale mais il avertit que son parti a des points de rupture socio-économiques.

Les libéraux flamands ont provoqué la chute du gouvernement Leterme. Selon M. De Croo, cela a permis de faire comprendre aux francophones qu’une négociation sérieuse pour mettre sur pied une nouvelle structure de l’Etat était la seule option.

Depuis le début de la préformation, M. De Croo n’a pas eu de contact avec les partis qui sont autour de la table des négociations mais ce qu’il lit et entend l’inquiète.

« Nous n’avons vraiment pas besoin de traînailleries et demi-solutions dont on nous parle (…). La question qui compte, c’est celle-là: est-ce une bonne réforme de l’Etat, qui rendra notre pays plus efficace, qui évitera le gaspillage et qui apportera de la stabilité politique dans les prochaines années, pour que nous puissions tourner le dos définitivement à l’immobilisme? Ce n’est pas le cas avec ce qui est sur la table », a-t-il déclaré. « Prenons du temps pour bien travailler », a-t-il encore dit.

Les libéraux flamands n’excluent pas de collaborer à une réforme de l’Etat et de participer à un gouvernement. « Nous avons des points de rupture socio-économiques, qui convergent avec le programme de la N-VA et que souhaitent une majorité de Flamands », a-t-il précisé.

Le CD&V se réjouit de l’ouverture au débat sur la responsabilisation

Wouter Beke, président du CD&V, s’est réjoui de l’ouverture qu’a montrée le préformateur Elio Di Rupo au débat sur la responsabilisation des entités fédérées. Il ne s’agit pas d’appauvrir l’une ou l’autre partie autour de la table, a-t-il insisté.

Depuis le début des discussions sur la réforme de l’Etat, Wouter Beke a expliqué que, pour son parti, deux éléments étaient essentiels : l’homogénéisation des compétences et la responsabilisation des entités. Il reste des zones d’ombre à éclaircir sur le premier point, estime le président du CD&V, même s’il reconnaît qu’un travail important a été fourni.

Quant au deuxième, il doit mener à mettre plus de gens au travail, a souligné Wouter Beke : « J’ai mis ce point à chaque fois en avant, les autres partis nous ont maintenant suivis. » Le patron du CD&V a demandé dimanche soir que cette matière soit approfondie et se réjouit du fait qu’Elio Di Rupo ait ouvert la porte à ce débat.

La réforme de l’Etat doit être un compromis équilibré, selon Gennez

Il est important que la réforme de l’Etat soit le résultat d’un compromis équilibré, estime Caroline Gennez, présidente du SP.a. Cela signifie à ses yeux que la solidarité interpersonnelle, la sécurité sociale et les droits dont jouissent les citoyens demeurent fédéraux mais aussi que les entités fédérées disposent des instruments pour exercer leurs responsabilités dans leurs compétences et soient sanctionnées ou gratifiées pour la politique qu’elles mènent.

Sur ce point, la présidente des socialistes flamands a proposé d’instaurer un mécanisme de bonus-malus en matière de politique de l’emploi, et de corriger des anomalies qui rendent peu transparents les transferts financiers. « Si ces deux volets sont en équilibre, nous arriverons à une réforme de l’Etat équilibrée », a-t-elle ajouté.

LeVif.be, avec Belga

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