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Le PP satisfait et déçu par les élections

Le Vif

Le président du Parti populaire (PP) Mischaël Modrikamen s’est montré mercredi satisfait des deux sièges décrochés par son parti aux élections de dimanche, sans toutefois cacher sa déception personnelle de n’avoir pas été élu, ni ses suspicions sur le dépouillement des bulletins.

« On parle d’une percée du PTB, mais elle est comparable pour le PP », a affirmé M. Modrikamen au cours d’une conférence de presse, soulignant notamment les quelque 105.000 voix décrochées par les listes de son parti à la Chambre, pour près de 133.000 voix au PTB-GO.

Il déplore l’accès aux médias limité dont son parti a, selon lui, été victime, notamment un « boycott » de RTL-TVi qu’il voit comme des représailles au contentieux touchant sa tête de liste à l’Europe, l’ex-M. Météo de la chaîne privée Luc Trullemans (non élu).

Sur un plan personnel, « le système m’a barré l’accès à la Chambre », a estimé M. Modrikamen. Les 32.158 voix de sa liste en Hainaut auraient été suffisantes pour décrocher un siège en l’absence du seuil électoral des 5% que n’a pas franchi sa liste. « C’est interpellant en termes d’égalité » avec des partis plus grands, a-t-il commenté.

Il estime que la liste La Droite, emmenée par l’un de ses anciens partisans expulsé du parti, a pu lui prendre des voix, mais que ce fut bien moins le cas de Debout les Belges. « Ce n’est ni le même public ni la même idéologie ».

Suspicieux sur certains résultats ponctuels, le PP examinera les procès-verbaux des dépouillements, « même si nous ne formulons à ce stade aucune accusation ».

L’ex-avocat d’affaires reconnaît avoir pensé à arrêter la politique ces derniers jours – « le coup a été rude » -, mais dit voir les cinq années de législature à venir comme pleines de responsabilités.

Outre un financement public, les deux élus PP, Aldo Carcaci (Chambre) et André-Pierre Puget (Parlement wallon), donnent en effet à son parti « la légitimité des urnes pour être traité à égalité avec les autres partis dans les médias », a estimé M. Modrikamen, avant de se rendre au Sénat où doit le recevoir l’informateur royal Bart De Wever, à l’instar des autres présidents de partis francophones.

Le président du PP considère par ailleurs son entrevue avec le Roi mardi une preuve que son parti ne peut être accusé d’extrémisme ou de racisme. « Nous attirons des gens de tous milieux sociaux et politiques, en ce compris des personnes de la gauche, qui ont compris », a commenté M. Modrikamen.

C’est le cas à ses yeux d’Aldo Carcaci, ancien élu PS de Saint-Georges-sur-Meuse, qui fut président de CPAS et conseiller provincial, secrétaire national de deux organisations mutualistes socialistes, avant d’être directeur commercial chez Telindus et CEO de Base Technologies Africa en Côte d’Ivoire. Il fut aussi président du club de foot de l’UR Namur.

Interrogé par Belga, M. Carcaci s’est expliqué sur son évolution vers le PP, en provenance de l’un des partis auxquels sa nouvelle formation s’oppose le plus: « A mon retour d’Afrique, j’ai constaté que beaucoup de choses avaient changé. Le PS n’était plus de gauche ni le MR de droite, le cdH changeait de forme pour participer aux gouvernements. Le PP est un parti de valeurs, de bon sens, de respect ; aujourd’hui, on ne peut plus dire vacances de Noël, de Pâques, alors qu’on n’a pas changé Ramadan en Carême », a-t-il estimé. « Je me suis toujours adapté au pays qui m’accueillait, il est étrange que je doive me mettre au diapason de celui qui vient dans notre pays », a-t-il ajouté. Il voit son parti comme un « caillou dans la chaussure » des partis au pouvoir, centré sur les « vrais besoins des citoyens ».

L’homme compte s’investir à la Chambre à la Commission de l’Intérieur sur les dossiers d’immigration et de sécurité, mais aussi dans la commission des Affaires sociales pour les matières de soins de santé, pensions et handicapés.

André-Pierre Puget, de son côté, s’est dit conscient que les matières d’immigration, d’insécurité ou de fiscalité sur lesquelles son parti insiste relevaient davantage du fédéral. « J’aurai un rôle de veille, de garde et de relais vers le fédéral ». Il compte s’investir sur les matières liées aux intercommunales, et aux répartitions de budgets, ainsi que sur les nouvelles technologies.

Mischaël Modrikamen dit voir en eux une capacité d’agir avec « sérieux et diligence » dans les parlements, ainsi que des « voix dans les grands débats démocratiques ».

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