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Le portable viole et tue le secret du vote

Le Vif

GSM et ordinateurs de poche, admis jusque dans l’isoloir, peuvent impunément ruiner la confidentialité du vote. A moins de fouiller chaque électeur.

L’électeur a cessé d’être seul au monde, rien qu’un instant, juste le temps d’accomplir son devoir. Ce 25 mai, jour de scrutin à entrées multiples (fédéral, régional, européen), rares seront encore celles et ceux qui n’introduiront pas dans l’isoloir un intrus, glissé dans la poche ou blotti au creux de la main. Prêt à l’emploi. L’isoloir a trouvé ses maîtres. GSM, ordinateurs de poche, mini-tablettes sont occupés à le réduire à l’état de passoire. Ils ont raison de ses parois de bois entre lesquelles, depuis 1877 et l’introduction du secret du vote en Belgique, l’électeur doit apposer sa marque sur son bulletin. A l’abri des regards indiscrets. Ce temps-là est révolu : l’irruption des supports portables de communication bouscule les codes et les repères. Jusque dans les bureaux de vote.

Se faire tuyauter par SMS lorsqu’on est en proie au doute, tweeter son choix, immortaliser son vote et le partager en instantané avec les potes sur les réseaux sociaux, devient un jeu d’enfant. Qu’il soit indécis, facétieux ou… sous pression, l’électeur a tout le loisir de prendre des libertés avec le secret du vote. Il ne risque même rien : la loi et les règlements électoraux sont muets sur la présence et l’usage des appareils portables.

Il revient au président du bureau de vote de sévir. C’est à lui qu’il appartient d’ouvrir l’oeil et de tendre l’oreille, afin de détecter une luminosité suspecte ou de repérer une sonnerie intempestive. Avec les moyens du bord.

Retrouvez l’intégralité de cette article et les réactions d’experts dans votre Vif/L’Express.

Pierre Havaux

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