La commission d'enquête se réunira vendredi pour adopter le rapport final des travaux. © Belga

Le policier de Waterloo sera auditionné par la Commission Kazakhgate

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Suite aux infos publiées par Le Vif et De Standaard ce matin, la Commission d’enquête parlementaire sur le Kazakhgate a décidé d’auditionner dès mercredi matin l’agent de police de Waterloo qui a dressé un PV négatif sur Patokh Chodiev en 1996. Les députés n’ont pas traîné et semblent avoir pris ces nouveaux éléments très au sérieux.

Nous vous le révélions ce matin : Le Vif et De Standaard ont retrouvé l’agent de quartier de la police de Waterloo qui, en 1996, avait rédigé un rapport défavorable à Patokh Chodiev suite à sa demande de naturalisation. Ce policier, qui veut rester anonyme et travaille aujourd’hui dans un autre arrondissement, nous a confirmé qu’il avait bien établi ce PV négatif suite à des infos reçues de la Sûreté de l’Etat concernant les liens du milliardaire Ouzbek avec le milieu russe.

On sait que ce rapport ne figure pas dans le dossier de naturalisation de Chodiev à la Chambre. Le seul rapport de police qui s’y trouve est un PV positif, signé par le commissaire-adjoint Fernand Fagot (aujourd’hui décédé). Pour quelle raison ? Le commissaire Michel Vandewalle et son adjoint Fagot ont-ils manigancé dans le dos de leur agent, sous la pression du bourgmestre Serge Kubla, voisin de Chodiev à l’avenue du Manoir ? C’est ce que les députés vont tenter déterminer. La Commission Kazakhgate entendra donc l’agent S. dès mercredi matin. Ce sera à huis-clos, à la demande du policier qui veut préserver sa vie privée.

Soulignons que l’agent nous a affirmé qu’avant de rédiger son rapport en 1996, il avait reçu des infos de la Sûreté plutôt alarmantes sur Chodiev. Or, dans le dossier de naturalisation de l’Ouzbek à la Chambre, on peut voir un avis de la Sûreté datant du 12 mai 1996 simplement estampillé RAS (rien à signaler). Voilà un autre mystère à élucider. Mais l’information confirmée par Le Soir, ce matin, selon laquelle Chodiev a été un indicateur de nos services de renseignement fin des années 1990, permettra peut-être aussi de comprendre pourquoi les avis et PV à propos du milliardaire installé à Waterloo étaient si changeants.

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