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Le Plan Wathelet aura coûté près de 2 millions d’euros

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Pour gérer les routes aériennes, Belgocontrol jure qu’elle ne fait qu’exécuter les instructions. Et qu’elle ne défend pas les intérêts flamands. Elle est un peu lasse de l’inconstance des politiques. Du sommet de sa tour de contrôle, Johan De Cuyper, contrôleur en chef, aspire à plus de sérénité dans le ciel bruxellois.

Le Vif/L’Express : Depuis le 2 avril, les avions qui décollent de l’aéroport de Bruxelles National suivent à nouveau les routes aériennes en vigueur avant le Plan Wathelet. Comment avez-vous vécu les rebondissements du dossier « survol » ?

Johan De Cuyper : Quand je suis arrivé, en octobre 2013, les instructions pour les nouvelles routes du Plan Wathelet étaient déjà données. Les mettre en place nous a pris beaucoup de temps, notamment en termes de formation des contrôleurs. Puis nous avons dû faire machine arrière. Si l’on doit tirer une leçon de tout cela, c’est qu’il nous faut une loi qui garantisse un cadre juridique stable. Car l’absence de stabilité peut avoir des conséquences sur la sécurité. Si la donne change chaque mois, ou chaque année, un contrôleur peut, à un certain moment, ne plus être sûr de ce qu’il doit faire.

Que souhaiteriez-vous voir figurer dans cette loi et qui ferait aujourd’hui défaut ?

Il faudrait y incorporer la législation européenne qui impose, avant de changer une route aérienne, de mener une étude environnementale, de consulter les autorités de la Région survolée, etc. Nous ne voulons pas en arriver à une situation où tout le monde se pourvoit en justice au motif qu’aucune consultation n’a eu lieu et où plus aucune route ne peut être empruntée. Là, on aurait un sérieux problème.

Concrètement, combien ce dossier du survol a-t-il coûté à Belgocontrol ?

Environ 1 million d’euros pour la mise en place du Plan Wathelet. Le retour à la situation antérieure ne nous coûtera pas tout à fait autant. Nous calculerons la somme précise dans les prochains jours.

Vous attendez-vous encore à des changements pour Belgocontrol dans les prochains mois, en raison des solutions structurelles annoncées pour résoudre le problème du survol de Bruxelles ?

Les mesures structurelles, c’est la ministre qui les décide. Mais je pense qu’une partie des mesures structurelles, c’est la loi. Le rêve qu’on a depuis dix ou vingt ans, c’est d’avoir un jour une politique aérienne fédérale sur laquelle tout le monde s’accorde et qui fixe la destination de chaque aéroport et son évolution. A, ça pourrait être très utile.

Même mieux informés, des habitants se plaignent de ne toujours pas comprendre pourquoi l’utilisation effective des pistes n’est pas celle qui était prévue.

Il y aura toujours une minorité de gens pour qui tout avion au-dessus de chez eux est un avion de trop. Nos contrôleurs suivent une formation de deux ans et nos superviseurs, qui décident de l’utilisation des pistes, sont tous d’anciens contrôleurs. Il est logique qu’un quidam, qui n’a jamais été formé à ce métier, soit moins bien placé qu’un superviseur pour savoir le choix qu’il convient de faire. La sécurité aérienne n’est pas une chose à prendre à la légère.

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/l’Express de cette semaine

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