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Le personnel débraye à la prison de Louvain secondaire

Le personnel de la prison de Louvain secondaire a débrayé, mercredi peu après midi, pour témoigner de son soutien au directeur de l’établissement, Paul Dauwe, qui a été mis en congé après plusieurs incidents survenus au sein de la prison, indique le porte-parole de la direction générale des établissements pénitentiaires, Laurent Sempot. L’action n’est pas reconnue par les syndicats, a précise Luc Neyrinck (ACV) à l’agence Belga.

La direction générale fait état d’une ambiance tendue au sein de la prison et veut dès lors réaliser une analyse de son fonctionnement.

La mise en congé temporaire du directeur n’a pas été appréciée par le personnel, mais plusieurs syndicats refusent de soutenir le mouvement de grève. « Nous voulons nous en tenir au protocole que nous avons signé », explique M. Neyrinck. « Si une concertation a lieu, nous y participerons, mais nous ne reconnaissons pas le mouvement à l’heure actuelle. »

La prison perd une clé ouvrant 180 cellules

La prison a perdu depuis une semaine déjà une clé capable d’ouvrir les portes des 180 cellules, indique mercredi le journal Het Laaste Nieuws. Le personnel a peur, selon le quotidien, que l’un des prisonniers soit en possession du sésame. La direction a tenté dans un premier temps de taire l’incident, mais plusieurs serrures cruciales sont en train d’être remplacées.

Le trousseau en question, qui appartenait en fait aux aumôniers, est recherché depuis jeudi dernier. Deux clés très importantes y étaient attachées: le passe-partout ouvrant les portes des 180 cellules et celui permettant d’ouvrir les 20 portes séparant les différentes sections. « Celui qui le possède peut circuler où il veut entre les murs de la prison », indique-t-on au sein du personnel.

En théorie, la perte de telles clés doit être immédiatement signalée à la Direction des établissements pénitentiaires à Bruxelles, mais on aurait hésité à le faire. Entre-temps, on ignore toujours comment les clés ont disparu et qui les a en sa possession. On ne sait pas non plus si elles ont été dérobées ou tout simplement égarées. « Il n’y a pas de contrôle direct sur l’armoire dans laquelle elles sont conservées », précise-t-on.

« Nous savons en permanence qui a quelle clé » Pour Laurent Sempot, porte-parole de la direction générale des établissements pénitentiaires, « les prisons savent à chaque instant qui dispose de quelle clé et qui possède ce droit. La procédure est très stricte ». « La procédure a bien été respectée à Louvain. Dans un tel cas, une série de serrures importantes sont immédiatement remplacées » explique M. Sempot.

L’ensemble des prisons belges fonctionnent encore selon le système de clés et de serrures. « Si la plupart des grilles et serrures sont électriques aujourd’hui, donc ouvertes à distance, les gardiens et membres du personnel attitrés continuent d’utiliser le trousseau en cas de panne ou de système purement mécanique. »

Les risques d’évasion à la prison de Louvain ne sont pas plus importants malgré la perte de ce trousseau, assure le porte-parole. « Il faut savoir qu’aucune cellule ne possède de serrure intérieure. De plus, ouvrir une porte dans une prison passe rarement inaperçu. Mais, nous devons rapidement retrouver ces clés. »

Les établissements pénitentiaires obéissent à une loi immuable: les clés ne quittent jamais l’univers carcéral. « Les membres du personnel, dont la fonction implique l’utilisation de clés, reçoivent les sésames en début de journée de travail et s’en séparent une fois la journée achevée », conclut M. Sempot.

Le Vif.be, avec Belga

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