Paul Magnette © BELGA

Le parti socialiste s’est prononcé en faveur du décumul des rémunérations

Le parti socialiste s’est prononcé dimanche, avec 52% des voix de ses militants, en faveur d’un décumul des rémunérations de ses mandataires, une décision accueillie sous les huées et quelques quolibets par de nombreux militants favorables au décumul intégral des mandats de parlementaire et de bourgmestre, échevin ou président de CPAS.

Le décumul des mandats sera dorénavant interdit aux socialistes dans les villes et communes de plus de 50.000 habitants. Les fédérations qui le souhaitent pourront toutefois aller en-deçà de ce seuil.

Toujours selon les décisions émanant majoritairement des fédérations du parti, les mandats dérivés d’instances communales et provinciales devront être exercés à titre gratuit.

Le plafond total des revenus des mandataires (y compris dans une asbl ou une personne morale, de droit privé ou public, soumise à la législation sur les marchés publics en raison de leur financement public) ne pourra plus dépasser le montant de l’indemnité parlementaire.

La question du décumul est devenue centrale après l’éclatement de nouvelles affaires touchant certains mandataires du parti à Liège, Bruxelles et, dans une moindre mesure, Charleroi. Elle a opposé ces dernières semaines la base militante aux députés-bourgmestres, le président du parti Elio Di Rupo tentant d’opérer la synthèse.

La césure entre les deux options s’est notamment inscrite au niveau des deux plus grandes fédérations du PS, Liège et Charleroi, la première favorable au décumul financier, la seconde au décumul intégral des mandats. L’homme fort de Charleroi Paul Magnette ne s’est pas senti minorisé par le résultat du vote. « Les militants se sont exprimés, ils nous ont fait rêver, nous obtenons 48%, le train est lancé, malgré un combat difficile », a-t-il réagi, n’ayant pas encore fait son choix entre une fonction de bourgmestre de Charleroi, qu’il pourrait retrouver, ou celle de ministre-président, en sursis, voire de député. Paul Magnette a dit vouloir continuer le combat pour, comme l’a dit le représentant de la fédération de Verviers, « décadenasser » le parti socialiste.

Les partis socialistes sont en plein questionnement en Europe. Ils ont tendance à se diviser, en Grande-Bretagne, en France, en Italie, entre représentants des militants et de l’appareil. La situation en Belgique francophone n’est pas comparable, a souligné M. Magnette, soucieux aussi de ne pas vouloir personnaliser le débat. « Je me battrai pour faire vivre le socialisme. Maintenant où et comment? Cela dépendra des circonstances », a-t-il précisé à l’agence BELGA. Homme orchestre de ce congrès extraordinaire, le député André Frédéric a conclu les débats en indiquant que « les gloires individuelles sont éphémères alors que l’action collective s’inscrit dans l’histoire ».

Quelques instants plus tôt, le président Elio Di Rupo avait lancé un appel à l’unité du parti. Il a annoncé cent mesures du chantier des idées qui seront proposées aux fédérations le 23 août et remonteront lors d’un congrès le 24 septembre.

Belga

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