Mgr Léonard © Belga

Le pape accepte la démission de Mgr Léonard

La démission de Monseigneur Léonard, présentée le 6 mai dernier au pape François, a été acceptée par le souverain pontife, a confirmé lundi après-midi Tommy Scholtès, porte-parole de la Conférence épiscopale de Belgique.

Mgr Léonard continuera d’assumer sa fonction d’archevêque de Malines-Bruxelles jusqu’à la nomination de son successeur par le pape François. Une liste de trois noms doit désormais être soumise au Pape par le nonce apostolique, Mgr Giacinto Berloco, représentant diplomatique du Saint-Siège en Belgique.

La décision du pape à l’égard de Mgr Léonard est une bonne nouvelle selon M. Scholtès. « Cette décision est mieux que de ne pas avoir de réponse du tout, ou de déléguer les fonctions de Mgr Léonard à un administrateur pour l’archidiocèse. Cela signifie que le Pape continue d’accorder sa confiance à Mgr Léonard. »

Le service de presse de l’archevêché de Malines-Bruxelles a indiqué que Mgr Léonard ne souhaitait pas pour sa part commenter la décision. La procédure de nomination du nouvel archevêque de Malines-Bruxelles peut désormais être enclenchée.

Le nonce apostolique de Belgique va dresser une liste de trois noms des prêtres les plus aptes à l’épiscopat, « la terna ». Il s’agit d’une compilation des suggestions de l’archevêque et de tous les évêques diocésains, ainsi que de la préférence personnelle du nonce.

Pour ce faire, Mgr Berloco, va consulter les évêques de Belgique, le conseil presbytéral, le groupe des prêtres de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, mais encore toutes autres personnes de son choix, membres du clergé ou de laïcs, indique M. Scholtès.

Aucun délai n’est prévu pour la rédaction de cette liste, qui doit rester secrète. Les noms de trois candidats à la succession de Mgr Léonard, seront présentés à la Curie romaine. « Le Pape choisira alors l’un d’entre eux, bien qu’il reste libre de confirmer un choix ou non.

Mais l’habitude veut qu’il se base sur cette liste », explique encore M. Scholtès. Aucun calendrier formel n’est établi pour la poursuite de cette procédure en vue de la nomination d’un nouvel archevêque de Malines-Bruxelles.

Les évêques d’Anvers et de Bruges pressentis pour succéder

La procédure de nomination du nouvel archevêque de Malines-Bruxelles peut désormais être enclenchée. Le nonce apostolique de Belgique va dresser une liste de trois noms de prêtres les plus aptes à l’épiscopat, « la terna », qui sera envoyée au pape François, à qui appartient la décision. Aucune date limite n’est prévue pour cette nomination. Selon les observateurs, deux personnalités font figure de favoris, Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers et Mgr Jozef De Kesel, évêque de Bruges.

Le nom de Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers est régulièrement cité dans les médias. Né le 10 juillet 1955, à Gistel, il a été nommé évêque de la Métropole en 2008 par le pape Benoît XVI, après une longue expérience à la curie romaine. Johan Bonny y était notamment recteur du collège papal belge de Rome et était membre, de 1997 à 2008, du conseil papal pour l’unité des chrétiens.

En septembre 2014, Mgr Bonny s’était notamment fait remarquer en estimant, dans une lettre adressée au Vatican, peu avant le synode sur la famille, que l’Eglise catholique devait quitter son attitude « défensive » envers l’accueil des homosexuels. Il avait ensuite plaidé, dans le quotidien flamand De Morgen, pour une reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles.

Favori dans les médias, certains observateurs soupçonnent toutefois le pape de vouloir le rappeler à Rome. Mgr Jozef De Kesel, évêque de Bruges, fait également partie des favoris pour succéder à Mgr Léonard. En 2010, il succédait à Mgr Roger Vangheluwe qui avait démissionné à la suite de son implication dans une affaire de pédophilie. Né le 1er juin 1947 à Gand, il a été ordonné prêtre en 1972. De 1974 à 1980, il a été professeur de religion. Parallèlement, de 1977 à 1980, il a enseigné dans une école sociale à Gand.

De 1980 à 1996, Jozef De Kesel a été professeur au grand séminaire de Gand où il enseignait la théologie dogmatique et la théologie fondamentale. Il a également donné des cours à l’Institut supérieur de sciences religieuses de Gand, dont il est devenu président. Enfin, il a été chargé de cours à la KUL de 1989 à 1992.

En février 1992, il est devenu vicaire épiscopal responsable de la formation théologique et pastorale. En 2002, Mgr Jozef De Kesel est devenu évêque auxiliaire pour le vicariat de Bruxelles, avant d’être nommé, en mars 2010, par Mgr Léonard, au poste d’évêque auxiliaire pour le vicariat du Brabant flamand et de Malines. Mgr De Kesel a plusieurs fois remis en cause le célibat des prêtres. Jusqu’à présent, il était de coutume que le pape respecte une alternance entre francophones et néerlandophones à la tête de l’Eglise belge, « mais cette tradition est un peu tombée en désuétude », selon le recteur de la KUL Rik Torfs. Selon lui, deux francophones « ne sont pas dépourvus de chances. »

L’évêque de Liège, Mgr Jean-Pierre Delville, est cité. Le diocèse de Liège a organisé en mai dernier une matinée de réflexion sur le thème de l’homosexualité lors de laquelle il a affirmé que l’Eglise allait « vers une meilleure reconnaissance de l’homosexualité » et que « la position des prêtres est plus difficile concernant le mariage sacramentel car on ne célèbre pas d’union homosexuelle dans l’Eglise ». Mgr Delville s’est par contre opposé à la loi sur l’euthanasie des mineurs votée en 2014 à la Chambre.

Nommé en 2013 à la tête de l’évêché de Liège, Jean-Pierre Delville est né dans la cité ardente le 29 avril 1951, au sein d’une famille de quatre enfants. Il a obtenu une licence en histoire à l’Université de Liège avant d’entrer au séminaire en 1973. Il a été ordonné prêtre en 1980. Passionné d’orgue, il a reçu un prix du Conservatoire de Liège.

L’évêque de Tournai, Mgr Guy Harpigny, est également cité. Nommé en 2003 par le pape Jean-Paul II, il s’est notamment fait connaître en tant qu’évêque référendaire francophone chargé de la question des abus sexuels sur mineurs dans le cadre d’une relation pastorale.

Né à Luttre le 13 avril 1948, Guy Harpigny est entré au séminaire en 1966. Il a étudié à Tournai, Louvain, Paris, Le Caire et à l’UCL, successivement la philosophie, la psychologie et la théologie.

L’étude de l’islam étant une de ses grandes passions, Guy Harpigny a publié différents ouvrages traitant des relations entre chrétiens et musulmans, l’Eglise le considérant comme l’un des plus grands spécialistes de la question du dialogue inter-religieux. Des surprises restent également possibles, indique-t-on à plusieurs sources.

Le nom de Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles en charge de Bruxelles depuis février 2011, est également cité. Rik Torfs évoque même la possible élection de l’abbé d’Orval ou de l’abbé d’Averbode.

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