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Le palmarès des députés bruxellois

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Le Vif/L’Express passe au crible le travail des 233 élus francophones à la Chambre, au Sénat, aux parlements wallon, bruxellois et communautaire. Enseignement majeur de la première édition de ce classement annuel : ceux qui ne cumulent pas les mandats sont les plus actifs. Voici le bilan de l’assemblée bruxelloise.

Au Parlement bruxellois, ils sont 72 députés francophones (21 PS, 15 Ecolo, 13 MR, 11 FDF, 10 CDH, 1 indépendant). La moitié d’entre eux cumulent avec un mandat local, et leur moyenne de productivité parlementaire s’élève à… 12,7 : il s’agit de la moyenne la plus faible au sein des différentes assemblées.

En tête du palmarès, 5 élus de l’opposition : Didier Gosuin (FDF), Françoise Schepmans (MR), Emmanuel De Block (FDF), Vincent De Wolf (MR) et Vivianne Teitelbaum (MR). Dans le bas du classement, on trouve Mohammadi Chahid (PS), Jean-Claude Defossé (Ecolo), Bea Diallo (PS), Jacques Brotchi (MR), Michèle Carthée (PS), Mohamed Azzouzi, député-échevin PS, Françoise Bertieaux (MR), mais très active au Parlement de la Communauté française, où elle est cheffe de groupe.

Par formation politique, sans surprise, sur les 21 députés PS, 2 seulement dépassent la moyenne : il s’agit de Sfia Bouarsa et Olivia P’tito. Sur les 15 écologistes, 5 figurent au-dessus de la moyenne, avec en tête Arnaud Pinxteren. Quant aux 10 CDH, ils sont 3, avec en haut du peloton Joël Riguel, député-maïeur. Du côté de l’opposition, sur les 13 MR, 6 se classent au-dessus de la moyenne et place 3 députés dans le top 5. Au FDF, sur les 11 parlementaires, 4 sont au-dessus de la moyenne.

Comment nous avons procédé Ce classement, calculé à partir des comptes rendus et des données collectées sur les sites des différentes assemblées, demeure un bon baromètre. Il offre aux électeurs un indicateur assez précis de la participation des députés aux travaux législatifs.

Pour autant, les chiffres ne sont pas toujours à prendre pour argent comptant : ces statistiques favorisent les députés qui ont une structure importante derrière eux et les sont généralistes. Par contre, les spécialistes sont souvent défavorisés : ils ne prennent la parole que sur leur sujet, où ils sont souvent incontournables.

Les chiffres se focalisent aussi sur les individus, alors qu’il y a une dimension collective dans le travail parlementaire. Enfin, les chiffres ne montrent pas que ce sont souvent les assistants parlementaires qui écrivent les questions, qu’il est plus difficile pour un député n’appartenant à aucun groupe de prendre la parole en séance ou que les élus doivent aussi assurer leur travail dans leur localité…

Cela dit, « ce type d’exercice pointe les députés qui ne font rien », déclare Jean Faniel, politologue au CRISP, qui commente les résultats : les moins bien classés peuvent difficilement contester leur étiquette de cancre. Et notre classement laisse apparaître des parlements divisés en trois : ceux des bons élèves, des « peut mieux faire » et des médiocres.

Les bons élèves ne sont pas les médiatiques. Ils appartiennent très souvent à l’opposition et bien souvent ne sont pas des « cumulards ». Les « peut mieux faire » se classent dans le milieu du classement, en ne brillant donc pas par leur activité sans pour autant démériter. Enfin, il y a les médiocres dissimulent leur inactivité derrière des textes co-signés ou des questions écrites. Ce sont souvent aussi des politiciens professionnels, qui occupent d’autres fonctions, qui les éloignent de l’hémicycle, qui clament que le cumul seul leur donne l’expérience de terrain et la proximité avec les électeurs.

L’activité est à observer avec le taux de présence. Il mérite toutefois des nuances : il suffit, en effet, de venir « pointer » aux votes, quitte à décamper illico, pour être comptabilisé, de faire simplement acte de présence en commission, et se consacrer en réalité à des tâches « privées » (ou qui relèvent de leurs mandats locaux)…

Pour chaque député, les critères suivants ont été comptabilisés depuis septembre 2012 jusqu’à juin 2013 : le nombre de propositions de loi, de résolution, de décret ou d’ordonnance, le nombre d’amendements, le nombre de questions écrites, orales, d’interpellations, le nombre de rapports écrits, les interventions dans les débats.

Le classement est obtenu par l’addition des critères, et une moyenne permet de les comparer. Notre classement prend également en compte les présences aux séances plénières. Le classement général permet ainsi d’évaluer pour chaque élu l’investissement réel et l’assiduité.

Les tableaux (Parlement bruxellois, Parlement wallon, Parlement de la Fédération Wallonie/Bruxelles, Chambre et Sénat) et l’analyse de Jean Faniel, dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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