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Le nombre de terroristes présumés détenus à Forest inquiète les gardiens

La prison de Forest n’est « pas très adaptée » pour accueillir des détenus liés à des dossiers de terrorisme, relève mardi Laurence Clamar, secrétaire permanente Justice à la CSC Services publics.

La RTBF relaie mardi sur son site l’inquiétude des gardiens. Laurence Clamar, interrogée par Belga, souligne que Forest n’est en effet pas « très adaptée » face au nombre de terroristes présumés détenus. « Nous n’avons pas l’infrastructure nécessaire », indique Mohamed Bercha, délégué CSC à la prison de Forest. « Aucun préavis de grève n’a été déposé, mais nous alertons l’administration pénitentiaire face à la situation. »

« Forest est une maison d’arrêt, et quand un terroriste présumé se fait arrêter, on l’y transfère car c’est plus proche pour les audiences en chambre du conseil. Mais onze, cela représente un problème » d’organisation, poursuit Laurence Clamar. Chacun de ces détenus doit faire l’objet de mesures particulières et doit être isolé des autres.

« Hier, ils étaient douze, ce matin, un est parti pour Saint-Gilles. L’infrastructure reste insuffisante », réagit Mohamed Bercha. « Il n’y a pas de cellules spéciales et ils ne sont donc pas tenus à l’écart », déplore le syndicaliste. « Chaque déplacement de l’un d’eux bloque la prison », ce qui a un impact sur le quotidien de l’ensemble des détenus. « Deux, trois ou quatre, ce serait gérable, mais pour plus, nous n’avons ni les cellules ni le personnel nécessaires », dans une prison déjà surpeuplée.

A Forest, c’est principalement leur nombre qui inquiète les gardiens, mais « à partir du moment où un détenu fait l’objet de mesures particulières, cela perturbe la bonne organisation d’une prison » en général, commente Mme Clamar.

La prison de Forest héberge actuellement entre autres Mohammed Abrini, Belgo-marocain arrêté le 8 avril à Anderlecht. Il avait été filmé deux jours avant les attaques parisiennes en compagnie de Salah Abdeslam à la station-service de Ressons-sur-Matz, en France.

Les prisons d’Ittre et Hasselt sont, elles, au centre d’un projet d’aile adaptée spécialement pour accueillir des détenus radicalisés. A Ittre, un détenu est arrivé lundi, selon plusieurs médias.

Un préavis de grève avait toutefois été déposé jeudi par les trois organisations syndicales « par rapport à des travaux qui ne sont pas finis à Hasselt, mais c’est en passe d’être résolu », précise Laurence Clamar.

« Il faudra voir comment ça fonctionne et combien de détenus sont concernés (par ces ailes, NDLR), car elles visent principalement des détenus qui font du prosélytisme et du recrutement, ce qui n’est pas nécessairement la majorité », conclut-elle.

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