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Le nombre de factures d’eau impayées explose

Les distributeurs d’eau en Wallonie et à Bruxelles constatent de plus en plus de problèmes de paiement relatifs à la facture de distribution d’eau, rapporte Le Soir. L’augmentation du prix de l’eau et la crise économique expliquent cette tendance.

A la Société wallonne des eaux (SWDE), premier distributeur wallon avec un million de raccordements, on évoque une hausse du nombre de mises en demeure de 8%, entre 2008 et 2011, celles-ci passant de 137.000 à 148.200. Entre 2009 et 2011, le nombre de plans d’apurement a grimpé de 37.000 à 40.000 (+8%).

La Compagnie liégeoise des eaux (Cile), deuxième opérateur wallon avec 246.000 raccordements, indique pour sa part qu’entre 2010 et 2011, le nombre de rappels a augmenté de 4,28% (138.000), les mises en demeure de 8,61% (78.755) et les plans d’apurement de 15% (22.000).

A Bruxelles, Hydrobru signale aussi des « retards de paiement » et des « difficultés de recouvrement » et s’attend « à ce que cela augmente à l’avenir ».

Le prix de l’eau a augmenté de 50% en cinq ans

Le prix du mètre cube d’eau a augmenté, entre 2006 et 2011, de près de 50% dans les trois régions du pays. C’est ce qu’il ressort d’un examen approfondi des chiffres fournis par les trois opérateurs publics régionaux qui s’occupent du cycle de l’eau. Le prix de l’eau, plus élevé en Wallonie, augmentera régulièrement durant les cinq prochaines années.

En 2011, un ménage moyen a payé 299,2 euros à Bruxelles, 337,06 euros en Flandre et un peu plus de 337,9 euros en Wallonie.

La facture a augmenté, en cinq ans, de près de 50% dans chaque région du pays. Ainsi, en 2006, une famille bruxelloise payait 207,89 euros, une flamande 227,52 euros et une wallonne 239,25 euros, ressort-il des chiffres d’Hydrobru, la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM) et Aquawal. Le calcul vaut pour une famille composée de 2,3 personnes et consommant 88 mètres cubes d’eau par an.

L’augmentation des prix provient principalement du coût de l’assainissement des eaux usées, des normes européennes obligeant les régions à traiter davantage leurs eaux. Les trois entités du pays ont donc, dans ce sens, dû engager d’importants investissements. Elles répercutent ensuite le coût de ces travaux directement sur la facture.

Le prix supérieur constaté en Wallonie s’explique en partie par la grande superficie du territoire wallon, en comparaison avec sa population. La Wallonie investit ainsi près de trois milliards d’euros, entre 2000 et 2015, dans la construction de nouvelles stations d’épuration et dans un système d’égouttage pour les raccorder aux localités.

La Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), qui s’occupe du financement du secteur de l’eau en Wallonie, va répercuter progressivement cet investissement sur la facture « bleue » wallonne. Le prix de l’eau augmentera à un rythme régulier sur la période 2016-2017, avant de se stabiliser.

Hydrobru indique pour sa part que les coûts d’assainissement se répercuteront également davantage, à l’avenir, sur les factures bruxelloises.

Levif.be, avec Belga

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