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« Le néerlandais de Di Rupo est bon », selon le Premier ministre hollandais

Le Premier ministre Elio Di Rupo et son homologue néerlandais Mark Rutte ont salué la qualité des relations entre les deux pays à l’occasion du premier déplacement à l’étranger du nouveau chef de gouvernement belge, qu’il a effectué, comme le veut la tradition, à La Haye, avant d’enchaîner plus tard dans la journée avec Luxembourg.

Cette visite, destinée à une prise de contact entre MM. Di Rupo et Rutte, a permis aux deux Premiers ministres de plaider pour que l’Union européenne se soucie également de la croissance économique et pas seulement du contrôle de la discipline budgétaire de ses Etats-membres.

La discipline budgétaire dans l’UE ne permettra de sortir de la crise économique que si elle est accompagnée de mesures pour favoriser la croissance et la création d’emplois, ont-t-il soutenu. « Parler uniquement de discipline budgétaire ne suffit pas », a déclaré le libéral Mark Rutte lors d’un point de presse.

« Nous demandons que les sommets européens puissent également être consacrés à la croissance économique et à la création d’emplois », a renchéri le socialiste Di Rupo. « Une combinaison des deux est nécessaire pour sortir de la crise », a-t-il souligné. « C’est vital pour la crédibilité de l’Europe », a ajouté M. Di Rupo. « La rigueur ne suffit pas pour mener une politique positive à l’égard des citoyens ».

Le Premier ministre néerlandais a soutenu que l’Union européenne « peut encore gagner beaucoup » dans le secteur des télécommunications et des technologies de l’information, assurant que l’UE avait été créée notamment dans la conviction « qu’être ensemble permet de créer plus de prospérité pour nos peuples ».

Un sommet européen « informel », prévu le 30 janvier à Bruxelles, devrait théoriquement aborder des thèmes comme l’emploi et la croissance, d’ordinaire éclipsés par la résolution de la crise de la dette.

La discussion s’est d’ailleurs déroulée totalement en néerlandais

M. Rutte a assuré à l’issue de l’entretien que le fait que son nouvel homologue belge soit francophone n’a pas influencé le caractère ouvert et franc de ce genre de rencontre, qui se faisait depuis des décennies entre néerlandophones. « Que le Premier (ministre) soit néerlandophone ou francophone, cela ne change rien. Le néerlandais du Premier (ministre Di Rupo) est bon. La discussion s’est d’ailleurs déroulée totalement en néerlandais », a ajouté M. Rutte.

Il a également salué la qualité de l’accord gouvernemental conclu entre les six partis qui composent la coalition au pouvoir au niveau fédéral en Belgique. Il satisfait aux attentes de la communauté internationale, a précisé le Premier ministre néerlandais.

Après concertation avec le ministre-président flamand, Kris Peeters, M. Di Rupo a également mis sur la table le dossier du polder Hedwige.

Ce polder, situé en Zélande, en territoire néerlandais, doit être rendu à la mer en vertu des traités belgo-néerlandais sur l’Escaut. Mais en 2010, le nouveau gouvernement de La Haye a remis en cause cette opération et annoncé qu’il chercherait des solutions de rechange avant d’annoncer finalement que le polder Hedwige ne serait pas inondé. Ce territoire de 300 ha aurait une valeur écologique particulière. En échange, il propose l’inondation de deux autres polders.

La Flandre, rejointe mercredi par M. Di Rupo, insiste pour qu’une solution soit trouvée « le plus vite possible ». « Les traités doivent être respectés », a lancé le Premier ministre belge.

Après la Haye, M. Di Rupo a pris la route de Luxembourg pour y rencontrer son homologue grand-ducal Jean-Claude Juncker, qui est également président de l’Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro).

Le Vif.be, avec Belga

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