Gérald Papy

Le monde a besoin de Mandela

Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

L’ancien président sud-africain laisse en héritage un message de tolérance dont d’autres dirigeants seraient bien avisés de s’inspirer.

L’hommage planétaire, inédit dans son unanimité, rendu à Nelson Mandela depuis l’annonce de sa mort est sincère. Il n’annonce pas un douloureux devoir d’inventaire, une fois l’émotion passée, parce que, même s’il se disait lui-même imparfait et faillible, Nelson Mandela aura eu un parcours politique exemplaire. « Sa vie tranche avec le cynisme et le désespoir qui imprègnent trop souvent notre monde. Le prisonnier est redevenu un homme libre, le combattant s’est mué en partisan de la réconciliation, le chef de parti élu président s’est fait un devoir de prôner la démocratie et le développement. Une fois dégagé de son mandat officiel, il a continué à se battre pour la dignité humaine et l’égalité des chances. » C’est ainsi que Barack Obama résumait avec une extrême justesse, dans Conversations avec moi-même en 2010, l’empreinte du leader sud-africain.

La grande force de Nelson Mandela aura en effet été de savoir pardonner malgré la répression dont il a été victime par un régime raciste imposant la plus pernicieuse des discriminations, l’apartheid. Résilience et tolérance. A cette aune, affirmer qu’il a évité une guerre civile à l’Afrique du Sud n’est pas un slogan. C’est une réalité traduite par la main tendue à la minorité blanche une fois qu’il fut sorti de prison et élu président. Une réalité illustrée aussi par l’impressionnant travail de la Commission Vérité et Réconciliation qui permit au peuple sud-africain de ne pas sombrer dans la violence revancharde. « J’ai passé ma vie à lutter pour le peuple d’Afrique. J’ai lutté à la fois contre la domination blanche et contre la domination noire, proclamait Nelson Mandela. J’ai porté l’idéal d’une société libre, démocratique dans laquelle tous les citoyens vivraient en harmonie et égaux en droits. »

Preuve de l’universalité du combat de Nelson Mandela, son message est encore d’une brûlante actualité. Car à côté d’une Afrique du Sud, au coeur de la modernité malgré la persistance de grandes inégalités, le chaos de la République centrafricaine rappelle que l’Afrique a deux visages, dragons économiques d’un côté, pays sans Etat de l’autre… La sagesse d’un Nelson Mandela, aux antipodes de la quête du pouvoir pour le pouvoir, devrait rappeler à tous les dirigeants la noblesse du combat politique au service des peuples. En ce sens, Il laisse au monde un message d’espoir que symbolisait tant son éternel sourire.

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