© DR

Le Jury d’éthique publicitaire condamne la campagne publicitaire de RichMeetBeautiful

Le Jury d’éthique publicitaire (Jep) a jugé ce mardi que la campagne publicitaire du site de rencontres RichMeetBeautiful était « contraire à la dignité humaine », selon la décision publiée sur son site internet.

Le site RichMeetBeautiful propose de mettre des étudiantes en relation avec des hommes nantis en recherche de compagnie. Pour se faire connaître, la société a récemment placardé sur des véhicules des affiches publicitaires montrant une femme en lingerie avec l’inscription « Hey les étudiantes! Améliorez votre style de vie. Sortez avec un sugar daddy ». Ces véhicules ont circulé notamment aux abords des campus bruxellois.

Après avoir fait l’objet d’innombrables condamnations issues du monde politique et de la société civile, l’annonceur a mis fin a cette campagne jeudi dernier. La veille, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort avait pris un arrêté en vue d’interdire la publicité en faveur du « sugardating » sur tout le territoire de la Région. Une enquête pénale est en cours tandis que le Jep, organe d’autodiscipline du secteur de la publicité, a reçu 99 plaintes. Mardi, il a décidé que la publicité en cause contrevenait aux règles éthiques applicables et a demandé à l’annonceur de ne plus la diffuser à l’avenir.

Cette campagne témoigne en particulier « d’un manque de juste sens de la responsabilité sociale », selon le Jep. Elle « instrumentalise et dévalorise les femmes ». Pour cette institution composée paritairement de membres issus de la société civile et du secteur de la publicité, elle induit également « l’image selon laquelle une femme ne pourrait pas assurer son indépendance financière sans l’intervention d’un homme et sans utiliser son apparence physique comme facteur déterminant. Le Jury est dès lors d’avis que la publicité contribue ainsi à perpétuer des stéréotypes relatifs aux femmes et aux relations homme-femme qui vont à l’encontre de l’évolution de la société et qui sont dénigrants tant pour les femmes que pour les hommes ». Ce faisant, elle « porte atteinte à la dignité humaine », a-t-il jugé. L’annonceur a cinq jours pour faire appel. Mardi matin, une vingtaine d’étudiantes avaient manifesté devant le siège du Jep à l’initiative de Comac, l’association estudiantine du PTB.

Contenu partenaire