La couverture d'Ubu Pan montrée par Terzake © .

Le grand-père de Laurette Onkelinx était-il un collaborateur ?

Rudi Rotthier
Rudi Rotthier Journaliste Knack.be

Suite à la question soulevée par l’hebdomadaire satirique Ubu Pan, l’émission de la VRT Terzake a réalisé une enquête sur le grand-père de Laurette Onkelinx (PS). Ce dernier était-il un collaborateur ? En tout cas, Maurice Onkelinx était bourgmestre faisant fonction de la commune limbourgeoise de Jeuk pendant la guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, il a été privé de ces droits civiques pendant cinq ans.

En octobre dernier, Laurette Onkelinx avait pourtant fulminé contre les déclarations sur la collaboration de Jan Jambon (N-VA) et contre la présence du Secrétaire d’État Theo Francken (N-VA) à la fête d’un combattant du front de l’est.

Laurette Onkelinx est-elle elle-même la petite-fille d’un collaborateur? L’année dernière, la question a été soulevée dans la presse francophone et Terzake a tenté de vérifier la rumeur. Si les journalistes de la VRT n’ont pas abouti à une conclusion univoque, ils ont cependant découvert que son grand-père Maurice Onkelinx s’est élevé à la fonction d’échevin avant de devenir bourgmestre faisant fonction de Jeuk pendant la guerre.

Après la guerre, il a été privé de ses droits civiques pour collaboration avec l’occupant et appartenance au VNV (Vlaams Nationaal Verbond) et emprisonné pendant quelques mois. En 1950, il a été réhabilité. On ignore s’il a effectivement été membre du parti collaborateur VNV. Selon un historien consulté par Terzake, on ne peut l’accuser de collaboration spécifique, même si on peut affirmer que tous les bourgmestres sous l’occupant allemand collaboraient.

Le père de la politique socialiste, Gaston Onkelinx, dément catégoriquement. Interrogé par la VRT, il dit ne pas se souvenir que son père ait été en prison.

Laurette Onkelinx a également réagi aux accusations portées contre son grand-père : « Les histoires de famille contiennent toutes leur lot de secrets. Une vie éteinte depuis des dizaines d’années révèle parfois de bonnes ou de mauvaises surprises. Je ne sais pas si ce qu’on raconte sur mon grand-père paternel est vrai ou pas. A-t-il collaboré avec l’occupant pendant la guerre ? En tout cas, mon père le dément avec fougue. Ce que je sais, quelle que soit la vérité, c’est que cela ne change en rien mes convictions et mes valeurs. La collaboration avec l’ennemi est inexcusable et j’ai une admiration sans bornes pour celles et ceux qui ont résisté. Et il y en a aussi dans ma famille qui ont eu ce courage. À toutes celles et ceux qui trouvent des excuses à la collaboration pour justifier les choix de leurs ascendants, je leur dis ceci : nous sommes bien sur les héritiers d’une histoire, mais nous sommes surtout ce que nous décidons d’être. Nos valeurs, nos combats, sont ceux que nous choisissons. C’est ça aussi la liberté : choisir son camp en toute indépendance. Moi j’ai choisi le mien : celui de la démocratie, de la tolérance, de l’ouverture aux autres et de la justice sociale ».

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