Illustration. © BELGA

Le gouvernement veut mobiliser 2.500 policiers de plus sur le terrain

Le gouvernement fédéral s’est accordé mardi sur la définition des missions de la police. Son ambition est de mobiliser 2.500 hommes de plus sur le terrain, a expliqué le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon.

Parmi les nouveautés, figure la création d’une « Direction Surveillance et Protection », forte de 1.660 équivalents temps plein. Ce corps sera composé de 1.220 personnes issues de la Défense, 400 de la Justice (l’actuel corps de sécurité) et 40 agents de sécurité affectés actuellement à l’aéroport de Bruxelles.

Ce corps sera chargé de la surveillance statique de bâtiments, des infrastructures critiques et d’institutions internationales en cas de niveau 3 ou plus de menace, ainsi que des escortes protocolaires et du renfort à la police locale pour la police des cours et tribunaux.

Certaines tâches deviendront payantes ou plus chères, par exemple l’accompagnement du transport de fonds qui sera facturé au prix plein, la surveillance des centrales nucléaires ou la formation de chiens policiers privés. Une collaboration « plus efficace » avec le secteur privé sera mise en oeuvre pour la surveillance de certaines zones et de certains événements particuliers, et le recours aux chiens (patrouille, détection de drogue, etc.). Quant aux catégories de personnes ayant accès aux images en temps réel, elles seront étendues.

Certaines activités seront sous-traitées, comme le signalement des accidents sur les autoroutes, le traitement des PV de circulation et la gestion des caméras fixes ou le service postal interne à la police.

La police à cheval sera réduite à deux pelotons (environ 80 cavaliers).

D’autres missions seront abandonnées, comme la signification des réquisitions en cas de grève, l’éducation routière et les parcs de circulation, relevant désormais des Régions, et le service interne de médecine (la gratuité des soins n’est toutefois pas remise en cause).

Un « masterplan » infrastructure verra par ailleurs le jour, qui reposera sur une centralisation maximale et une cohabitation entre la police locale et fédérale à certains endroits. « C’est un débat qui attendait une décision depuis 15 ans », a souligné M. Jambon.

Selon ses estimations, la police locale pourra mobiliser 450 agents de plus dans la proximité avec le citoyen, que ce soit par des interventions plus rapides ou par des contacts accrus avec les agents de quartier. La capacité opérationnelle de la police fédérale devrait quant à elle être renforcée par 400 agents. Elle sera investie d’une part dans l’appui à la police locale, notamment par une augmentation des effectifs de la réserve fédérale et une meilleure transmission d’informations, et d’autre part dans les priorités de la police fédérale. Le gouvernement vise la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité en renforçant les unités spéciales, la « computer crime unit » (CCU), la police aéroportuaire et la police judiciaire fédérale chargée du terrorisme. Un renfort à la police de la route est aussi prévu.

Contenu partenaire