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« Le gouvernement savait que la facture des consommateurs augmenterait »

Le gouvernement fédéral doit autoriser une exception ou reconnaître honnêtement que les gens devront payer plus pour leur énergie, a estimé vendredi le député sp.a Johan Vande Lanotte, en réaction à l’information selon laquelle le gestionnaire de réseau Eandis va répercuter sur ses clients l’impôt des sociétés tout juste instauré. La note devrait être de dix euros de plus pour l’électricité et 20 euros pour le gaz.

Les intercommunales sont soumises, depuis le 1er janvier 2015, à l’impôt des sociétés, en vertu d’une décision du gouvernement fédéral. Eandis a calculé qu’elle devrait payer 104,6 millions d’euros cette année, et a l’intention de répercuter cette somme dans ses tarifs. Selon Johan Vande Lanotte, le gouvernement fédéral savait en appliquant un impôt des sociétés aux intercommunales que les consommateurs paieraient la facture. Le modèle que suit Eandis consiste à utiliser les coûts pour calculer la facture finale. « Si le gouvernement fédéral augmente les coûts, Eandis augmente les coûts pour le consommateur. Ils le savent. » Johan Vande Lanotte souligne que le gouvernement précédent, dirigé par Elio Di Rupo, avait fait des efforts pour faire baisser la facture énergétique. « Maintenant, on est en train de tout défaire », regrette l’ancien ministre de l’Economie. M. Vande Lanotte estime que le gouvernement devrait faire une exception ou « être honnête et reconnaître que les gens vont devoir payer plus ».

Dix euros de plus pour l’électricité et 20 euros pour le gaz

Les tarifs pour le consommateur moyen augmenteront annuellement d’environ 10 euros pour l’électricité et d’environ 20 euros pour le gaz naturel, ressort-il vendredi des premières estimations calculées par le gestionnaire de distribution Eandis. Ce dernier avait annoncé jeudi qu’il répercuterait sur ses tarifs le montant qu’il devra payer à l’impôt des sociétés. Les hausses annoncées ont été calculées pour un consommateur moyen (3.500 kWh).

« Nouveaux risques financiers pour les fournisseurs »

Le choix du gestionnaire de distribution Eandis de répercuter sur ses tarifs le montant qu’il devra payer à l’impôt des sociétés représente de « nouveaux risques financiers pour les fournisseurs », affirme la Fédération Belge des Entreprises Electriques et Gazières (Febeg) dans un communiqué. Les factures en matière d’électricité comprenant également les frais de distribution sont adressées aux clients par les fournisseurs. Ceux-ci doivent donc également supporter les risques en cas de non paiement, estime la Febeg. « Une facture plus élevée ne serait pas tenable pour le client », pointe la Febeg. Les fournisseurs devraient également en subir les conséquences, selon la fédération. « La facture d’électricité totale figure déjà parmi les plus élevées d’Europe. Tandis que la part de la composante énergie continue de baisser. Ce phénomène menace de détruire la dynamique du marché », selon la Febeg. La Febeg appelle au « dialogue constructif entre les autorités et les opérateurs afin d’aboutir ensemble à une facture énergétique transparente et abordable.

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