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Le gouvernement reconnaîtra l’Etat palestinien « au moment le plus opportun »

La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière une proposition de résolution sur la reconnaissance de la Palestine. Le texte du MR, de la N-VA, du CD&V et de l’Open Vld n’a pas reçu le soutien de l’opposition. PS, cdH, Ecolo-Groen, sp.a, PTB, FDF et PP ont voté contre. Le VB s’est abstenu.

Plusieurs parlements nationaux de l’Union européenne ont approuvé des motions demandant la reconnaissance de la Palestine ces derniers mois. Le gouvernement suédois a même été un pas plus loin en procédant à cette reconnaissance.

Le texte approuvé jeudi invite le gouvernement belge à reconnaître l’Etat palestinien « au moment le plus opportun » en tenant compte de plusieurs paramètres: l’impact positif de cette reconnaissance pour relancer un processus de négociations entre Israël et la Palestine, l’évolution de la concertation au sein de l’Union européenne et l’existence d’un gouvernement palestinien de plein exercice ayant autorité sur l’ensemble du territoire palestinien. Quant aux frontières, elles doivent être celles de 1967 (avant la guerre des Six jours et l’occupation de territoires palestiniens par Israël), toute modification requérant l’accord des deux parties.

« Notre pays doit reconnaître l’Etat de Palestine afin d’instaurer un avenir meilleur tant aux Palestiniens qu’aux Israéliens. Il n’y a pas de doute sur ce point », a expliqué Kattrin Jadin (MR).

« Une coquille vide »

Face à la timidité du texte dénoncée par l’opposition, la députée a rappelé la position constante de la Belgique « à la fois amie d’Israël et des Palestiniens ». « Une reconnaissance unilatérale de l’Etat palestinien sans négociations, sans conditions, est d’une part mauvaise pour notre diplomatie et d’autre part contreproductive pour les intérêts des parties et la paix au Proche-Orient », a-t-elle ajouté.

« Vous remettez aux calendes grecques la reconnaissance de l’Etat palestinien », a regretté Georges Dallemagne (cdH) qui a pointé du doigt une « coquille vide ». « Avec votre texte, il n’y a tout simplement pas de reconnaissance », a renchéri Gwenaëlle Grovonius (PS).

Plusieurs partis de l’opposition ont jugé que le texte de la majorité soumettait la reconnaissance au bon vouloir d’Israël et réclamé une reconnaissance immédiate et inconditionnelle. « L’avenir des Palestiniens dépend de la dignité que d’autres Etats leur donnent. Aujourd’hui, la Belgique n’a pas eu le courage de leur donner cette dignité », a fustigé Benoît Hellings (Ecolo).

La N-VA, au nom du nationalisme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, a été prise régulièrement à partie au cours du débat. « Ecrivez Région flamande à la place de Palestine et appliquez-y les conditions que vous posez », a lancé Zakia Khattabi (Ecolo) à Peter De Roover (N-VA).

« Jamais, une résolution sur la Palestine n’a été aussi loin dans ce parlement », a répondu l’intéressé à ses détracteurs. L’opposition a regretté l’absence du ministre des Affaires étrangères au cours du débat.

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