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Le gouvernement flamand dégage 665 millions d’euros pour des politiques nouvelles

Le gouvernement flamand a prévu de dépenser l’an prochain 665 millions d’euros en politiques nouvelles, a annoncé lundi le ministre-président Geert Bourgeois à l’occasion de sa déclaration annuelle de politique générale devant le parlement flamand, dite « déclaration de septembre », la dernière de cette législature.

Les postes les plus favorisés seront la recherche et le développement (280 millions d’euros) ainsi que les politiques sociales de bien-être (200 millions d’euros), confirmant ainsi des promesses avancées en début de législature. On parle notamment des politiques de la personne handicapée, de l’accueil de la petite enfance et de l’aide à la jeunesse. Le gouvernement flamand (N-VA, CD&V, Open Vld) avait bouclé vendredi son budget 2019, un exercice qui n’était pas le plus périlleux pour lui, car la période d’économies strictes est passée.

Le climat économique est à l’embellie et l’équipe Bourgeois peut s’appuyer sur des retombées. Parmi les autres postes favorisés, on notera l’enseignement fondamental (40 millions) et les primes à la démolition-reconstruction (7.500 euros pour ceux qui ne peuvent bénéficier du taux réduit de TVA à 6%, soit un budget de 15 millions).

La société publique flamande de transport en commun De Lijn recevra 12,9 millions pour le verdissement de sa flotte. Au total, 114,4 millions d’euros sont dégagés pour les politiques climatiques. Ces dernières années, le gouvernement Bourgeois a économisé jusqu’à 2 milliards d’euros structurels par an, ce qui permet à son chef d’affirmer que les finances publiques du nord du pays sont à nouveau assainies, avec un budget à l’équilibre pour la troisième année d’affilée.

Croissance de 1,9% pour la Flandre contre 1,7% pour la Belgique

Mais les 135 millions d’euros budgétés en 2019 pour les travaux du bouclage du ring d’Anvers (liaison Oosterweel) restent comptabilisés hors budget, malgré l’incertitude qui plane toujours sur une approbation de cette technique comptable par les instances européennes. A quelques mois des élections de mai 2019, M. Bourgeois a aussi rappelé les grandes réformes menées sous sa coalition (droits de succession, allocations familiales, enseignement secondaire, soutien aux personnes handicapées, etc.)

« L’an dernier, l’économie flamande a connu une croissance de 1,9%, contre 1,7% de croissance pour la Belgique dans son ensemble. Plus que jamais, la Flandre est le moteur d’investissement et de croissance de ce pays », a-t-il lancé. Le ministre-président a toutefois concédé que l’aménagement du territoire et la volonté d’un « stop au béton » pour réfréner l’étalement urbain avaient été les questions parmi les plus sensibles de la législature, et qu’elles nécessitaient encore pas mal de concertation avec les autorités locales. Il a par ailleurs insisté sur la valeur du travail pour l’épanouissement dans la vie et l’intégration des nouveaux arrivants dans la société.

Des employeurs moins sélectifs

Il a demandé aux employeurs de se montrer moins sélectifs et « d’offrir à davantage de sans emploi un chance d’aller au travail ». Si le chef du gouvernement a été largement applaudi à cette dernière remarque, l’opposition ne s’en est pas moins montrée critique et peu impressionnée par le bilan présenté. Car derrière les chiffres du budget public se cachent des factures à la hausse pour les dépenses des ménages (eau, énergie, crèches, enseignement supérieur, soins de santé, transport public, etc) ainsi que des listes d’attente qui s’allongent dans les soins de santé, a affirmé le chef de groupe sp.a, Joris Vandenbroucke.

Il ajoute que la lutte contre la pauvreté infantile devra encore attendre. Pour les écologistes de Groen, l’attitude de M. Bourgeois relève même d’un « triomphalisme déplacé ». « Il y a un gouffre entre le monde de rêve présenté par M. Bourgeois et celui des Flamands moyens », a dénoncé le député Björn Rzoska.

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