© IMage Globe

Le gouvernement Di Rupo s’engage à bâtir une nouvelle Belgique

Le premier ministre Elio Di Rupo a donné lecture mercredi à la Chambre de la Déclaration de gouvernement. Il y voit « le socle sur lequel une nouvelle Belgique va pouvoir se bâtir ».

Le nouveau chef du gouvernement a évoqué les grandes lignes de l’accord de gouvernement conclu après près d’un an et demi d’une crise politique historique au cours de laquelle la Belgique aurait pu « tout perdre », son « pays », sa « prospérité » et son « modèle social ».

« Il incombe désormais au gouvernement, à cette honorable assemblée et à chacun d’entre nous de contribuer à la renaissance de notre pays », a dit Elio Di Rupo devant les députés.

S’adressant particulièrement aux citoyens néerlandophones du pays, M. Di Rupo, premier premier ministre francophone depuis plus de 30 ans, s’est engagé à « travailler d’arrache-pied son néerlandais », la langue majoritaire du pays, qu’il ne maîtrise pas au mieux, ce qui pourrait constituer une difficulté.

« Le premier ministre doit être le premier ministre de tous les Belges et donc bien entendu de tous les Flamands », a-t-il commenté.

S’exprimant dans la langue de Vondel, il a dit vouloir « aller à la rencontre de nombreux Flamands afin d’écouter et apprendre à mieux connaître la Flandre ». Il a demandé « un peu de patience et de compréhension ».

Elio Di Rupo a salué, sous les applaudissements, le désormais ministre d’Etat Yves Leterme, son prédécesseur, qui a pu maintenir le cap pendant vingt mois d’affaires courantes.

Il a assuré le parlement de la volonté de mettre en oeuvre des « réformes profondes et radicales », au sortir d’une crise institutionnelle sans précédent et alors que la Belgique s’apprête à traverser la tempête socio-économique qui secoue la zone euro.

« L’architecture de la Belgique va connaître un véritable bouleversement. Ses bases, à la fois institutionnelles et socio-économiques, vont être profondément réformées », a-t-il dit.

Le travail sera soutenu, le pouvoir d’achat protégé, la lutte contre la fraude renforcée, le monde financier mieux réglementé a souligné le premier ministre, égrenant les lignes de forces de l’accord de gouvernement.

Mais « nous devons avoir le courage de dire la vérité, la situation de nos finances publiques est en recul depuis la débâcle Fortis » et « il va falloir réaliser un effort sans précédent » afin que le poids de la dette ne repose pas sur les générations futures.

Dans ce contexte, « l’Etat ne laissera tomber personne », a assuré M. Di Rupo, et « certainement pas les demandeurs d’emploi », mais, a-t-il averti, « ceux qui ne feront pas suffisamment d’efforts seront mis face à leurs responsabilités », le gouvernement ayant décidé d’accélérer la dégressivité des allocations.

L’Etat sera profondément transformé, a rappelé le nouveau premier ministre, faisant observer que les Régions et Communautés seront plus fortes et que le fédéral se concentrera sur ses missions premières, la Sécurité sociale, les fonctions d’autorité et la régulation.

La Chambre votera samedi la confiance au nouveau gouvernement à l’issue de deux jours de débats. Entre-temps, M. Di Rupo participera dès jeudi à son premier Sommet européen.

Se voulant volontariste, il a dit que le « laboratoire Belgique » entendait aider l’Europe à « redevenir un projet enchanteur », un projet qui passe par de « réelles avancées » en matière d’intégration politique, économique, fiscale, budgétaire et sociale.

« Nous ne sommes certes pas grands sur la carte européenne. Mais nous sommes grands de coeur et d’esprit », a répété à deux reprises M. Di Rupo.

Sobre et concentré, le premier ministre a lu son texte durant environ quarante minutes avant de recevoir les applaudissements de la majorité et même de l’un ou l’autre écologiste.

Le vote de confiance interviendra après quelque 540 jours de crise politique. Remerciant la population pour sa patience, le premier ministre a salué l’ensemble des négociateurs dont « certains ont travaillé avec tellement d’ardeur que deux des négociateurs sont devenus pères pour la deuxième et troisième fois ». Les deux négociateurs visés, les présidents du CD&V et de l’Open Vld, Wouter Beke et Alexander De Croo, suivaient la séance depuis la tribune réservée aux sénateurs.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire