Rudy Demotte © BELGA

Le gouvernement Demotte, le premier à faire sa « rentrée »

Après un gros mois de trêve estivale, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera formellement le premier des exécutifs du pays à faire sa rentrée politique. L’équipe PS-cdH formée autour du ministre-président Rudy Demotte doit se retrouver mercredi matin pour son premier conseil des ministres post-vacances.

Si l’agenda de cette réunion de rentrée est peu chargé, les semaines à venir s’annoncent toutefois laborieuses pour la majorité, notamment en raison de l’élaboration du budget 2016 de la Fédération. Selon les derniers calculs d’André Flahaut, celle-ci devra réaliser l’année prochaine 130 millions d’euros d’économies supplémentaires par rapport à l’exercice 2015. « Nous l’avons déjà dit: les années 2015, 2016 et 2017 seront des années difficiles d’un point de vue budgétaire… », rappelle le ministre du Budget de la Fédération. Adopté l’an dernier, l’accord de majorité prévoit un retour à l’équilibre budgétaire en 2018. Un objectif que la majorité compte toujours bien atteindre, « mais sans mettre en péril les raisons d’être de la Fédération », insiste le socialiste. Le ministre a d’ailleurs déjà quelques idées de pistes d’économies, notamment une meilleure gestion des infrastructures scolaires, quitte à briser les barrières séparant aujourd’hui les réseaux d’enseignement. « Ce que je dis au secteur c’est: n’ayez pas peur de faire de rapprochements! « . Pour satisfaire l’échéance européenne, l’épure budgétaire devra comme de coutume être rentrée pour le 15 octobre au plus tard. Un calendrier des travaux jusqu’à cette échéance a dès lors été fixé. Les réunions d’experts commenceront cette semaine encore avant la publication, début septembre, des dernières prévisions économiques de croissance et d’inflation pour l’année prochaine. Celles-ci permettront de disposer des estimations les plus récentes en termes de recettes et de dépenses pour la Fédération pour l’année prochaine. La majorité se laissera alors trois semaines pour des consultations en tous sens, avec l’objectif de boucler son budget lors d’un conclave ministériel programmé fin septembre. Au-delà de ces questions budgétaires, la rentrée politique en Fédération est aussi placée sous le signe de l’enseignement. Après la conclusion fin juin de la première phase du Pacte pour un enseignement d’excellence où une série de constats et d’ambitions ont été posés par différents acteurs du terrain, le gouvernement est à présent appelé à définir, parmi la soixantaine de suggestions, les objectifs prioritaires de réforme de l’école pour les années à venir Ici aussi, différentes discussions sont prévues au sein de la majorité. « Le dossier passera au gouvernement dans le courant du mois de septembre, les groupes de travail des différents acteurs de l’enseignement devant débuter la deuxième phase du pacte à la fin du mois de septembre », précise-t-on auprès de la ministre de l’Education, Joëlle Milquet. Un autre dossier brûlant occupera aussi le gouvernement ces mois à venir: l’organisation du futur cours de citoyenneté qui avait suscité ces derniers mois quelques frictions au sein de la majorité PS-cdH. Selon le calendrier fixé, celui-ci devrait voir le jour dès septembre 2016 -soit un an après- dans toutes les classes de l’enseignement primaire officiel, et un an plus tard dans celles du secondaire. La chose est sûre: le gouvernement va devoir cravacher pour élaborer dans les temps impartis le cadre décretal nécessaire, définir les référentiels de ces cours pour toutes les classes, ainsi que les titres requis pour les enseignants… qui devront recevoir les formations continuées ad hoc pour bien intégrer ce que l’on attend d’eux. Joëlle Milquet le reconnaissait elle-même en juillet dernier: « Ce sera une vraie gageure de mettre tout cela en oeuvre pour septembre 2016… ».

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