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Le FDF veut conquérir la Wallonie

Il ne présente pas de candidats en Wallonie pour ce dimanche, mais ce n’est que partie remise : le FDF place ses pions sur le sol wallon, avec en perspective les communales de 2012. La première étape.

Les pontes du MR Louis Michel, Serge Kubla ou Willy Borsus ont beau y voir un « non-événement », qui n’apporte « aucune plus-value », le FDF poursuit tranquillement son projet de s’installer en Wallonie, « en bonne entente, dans un esprit de partenariat avec le MR qui cadre parfaitement avec la dynamique de rassemblement », selon les mots d’Olivier Maingain, le président des Fédéralistes démocrates francophones (FDF).

Le FDF n’avait toutefois jamais envisagé de présenter de candidats en Wallonie pour les élections fédérales (initialement prévues en 2011), préférant se fixer pour objectif les communales de 2012. Le parti compte quelques élus et mandataires locaux dans les communes du Brabant wallon, à Rixensart ou Braine-l’Alleud, mais il vise une représentation beaucoup plus large, dans toutes les provinces wallonnes, où il revendique de 800 à 900 membres effectifs. « Je serai candidate à Braives pour les élections communales de 2012 », affirme Maryline Lamand, qui préside la fédération Huy-Waremme du FDF qu’elle a fondée. « Notre bourgmestre, Pol Guillaume (MR), est un bon bourgmestre, je pense que FDF et MR sont complémentaires, mais je préfère le côté plus social du FDF, qui correspond mieux à mon passé de militante socialiste ».

Séduite par Olivier Maingain

Elle est pourtant déçue de ses amours socialistes, Maryline, qui a milité dans sa France d’origine, dans la région d’Arras, pour le PS de François Mitterrand et qui s’est sentie, chez nous, instrumentalisée par de petits responsables socialistes locaux, qui ont eu peur qu’elle leur fasse de l’ombre quand elle a commencé à s’imposer dans divers services sociaux et culturels, ou dans l’organisation de plaines de vacances.

« Ecoeurée, je me suis tournée vers les autres partis. J’ai été approchée par le CDH et Ecolo, et puis je suis tombée sur le programme du FDF. J’ai été séduite, je n’ai pas peur de le dire, par le charisme exceptionnel d’Olivier Maingain, par sa volonté de défendre les francophones, de rattacher Bruxelles à la Wallonie, par ses idées qui correspondaient en tout à mes pensées les plus profondes. J’ai adhéré tout de suite. J’ai demandé à le rencontrer, et je l’ai vu. »

En militante efficace, Maryline a commencé à prospecter le terrain. « J’ai parlé du FDF tout autour de moi, on a organisé des réunions Tupperware, et j’ai été très étonnées de me rendre compte que les gens, ici, connaissaient très peu la réalité politique. Ils n’ont pas un sentiment d’identité wallonne très développé, ne savent pas qu’il y a 80% de francophones à Bruxelles, avec lesquels il faut maintenir le lien. C’est pour cela qu’il faut commencer par les élections communales, pour expliquer et convaincre sur le terrain. Quand nous aurons des conseillers ici et là, nos idées circuleront mieux. Le FDF peut être une bouée de sauvetage pour les gens qui ne croient plus en rien. »

Le rattachement à la France? Dans 20 ans…

Et BHV, dans tout ça? Ce n’est pas un peu loin? « C’est important, parce que BHV est l’unique espace où peut encore s’exercer la solidarité entre Bruxelles, la Wallonie et les francophones de Hal-Vilvorde, avec lesquels nous partageons tant de valeurs, la langue, la culture, le patrimoine. L’issue de ces élections est importante, c’est un test pour l’avenir. »

Pourquoi le FDF, dont l’intransigeance n’a d’égale que celle de la NV-A, et pas un parti wallon, ou un parti qui veut le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la France? « Le FDF n’a rien en commun avec la NV-A. Nous avons un vrai projet politique, économique et social. Aujourd’hui, je suis wallonne, et fière de l’être, et pour moi, Bruxelles avec la Wallonie, c’est le top. » Et le rattachement à la France? « Pourquoi pas? Dans 20 ou 30 ans peut-être… »

Le 13 juin, Maryline votera, à la Chambre, pour le MR, pour une femme sans aucun doute, Christine Defraigne vraisemblablement, qui, comme elle, « ne peut pas admettre de se taire quand il s’agit de défendre ce à quoi on croit ». Au Sénat, bien sûr, elle votera FDF. Le choix entre Didier Gosuin, « qui a des racines liégeoises », répond-elle, et Fatoumata Sidibe, présidente du comité belge « Ni putes ni soumises », en laquelle, dit Maryline, « toute femme évidemment se retrouve ».

Michel Delwiche

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