© Luc Lemoine

Le FDF dans la campagne wallonne en 2012

Séparé du MR depuis le 25 septembre, les Fédéralistes démocrates francophones entendent imposer leur présence dans les provinces et les communes de Wallonie. Ils seront bien là en 2012.

Une semaine après leur ex-partenaire du MR, samedi dernier à Marche-en-Famenne, les FDF vont donner, ce dimanche à Namur, le coup d’envoi de leur campagne pour les élections communales et provinciales d’octobre 2012. Le choix de la capitale de la Wallonie est hautement symbolique : les Fédéralistes démocrates francophones se présenteront non seulement à Bruxelles et dans la périphérie, mais aussi en Wallonie.

Les grandes villes wallonnes

« Nous aurons, dit Olivier Maingain, des candidats aux élections provinciales dans tous les districts. Nous serons présents dans les grands villes wallonnes : Charleroi et Liège, c’est sûr, Namur plus ou moins, Mons, on y travaille, Tournai, c’est possible. Le Brabant wallon, évidemment. Des candidats aussi à Libramont, à Ecaussinnes, à Sambreville, à Braine-le-Comte… Ce serait bien si nous parvenions à nous présenter dans 50 à 80 communes. Ce sont les Wallons eux-mêmes qui porteront le message du FDF. En Wallonie, nous avons de la sympathie, mais les gens nous disaient : « A quoi bon, puisque vous êtes au sein du MR ? ». Depuis la séparation, nous avons enregistré 1 500 adhérents de plus, moitié à Bruxelles et moitié en Wallonie. »

En Région bruxelloise, quatre « listes du bourgmestre » seront emmenées par les bourgmestres FDF sortants, soit Olivier Maingain à Woluwe-Saint-Lambert, Didier Gosuin à Auderghem, Martine Payfa à Watermael-Boitsfort, et Bernard Clerfayt à Schaerbeek. Avec des candidats libéraux ? On n’est pas chaud, du côté du MR, d’autant que les FDF exigent de la part de partenaires éventuels qu’ils partagent leurs propres valeurs. A Watermael en tout cas, ce sera chacun de son côté.

Dans d’autres communes bruxelloises, les FDF présenteront leurs propres listes. Ce sera le cas à Bruxelles-Ville, à Berchem, à Ganshoren, à Jette, à Ixelles où une échevine FDF est passée au MR, et sans doute à Anderlecht. « Nous avons enregistré peu de défections du côté des mandataires, affirme Olivier Maingain. Et pourtant, nous savons très bien que des candidats MR sont venus chez nous uniquement parce qu’ils pensaient que l’étiquette FDF pouvait leur être utile. Ce sera un test de sincérité. »

Une charte communale

Ce dimanche à Namur, les militants auront à se prononcer sur les conditions de participation à des listes de rassemblement. Serait interdite toute association avec un parti raciste, xénophobe, négationniste ou « nationaliste » ; avec un parti qui ne respecterait pas les libertés fondamentales, les droits de l’homme et qui refuserait de « faire comme si la convention-cadre pour la protection des minorités nationales du Conseil de l’Europe était d’application » (la Flandre refuse toujours de la ratifier) ; ou qui ne souscrirait pas à l’indépendance de l’autorité publique par rapport à toute philosophie ou religion.

A Bruxelles, les partenaires devront s’engager à refuser toute fusion de communes, de zones de police ou de CPAS, des fusions régulièrement proposées par la Flandre, qui préférerait une commune-Région dans laquelle la surreprésentation flamande serait garantie. Ils devront s’engager à refuser la tutelle de la Région et/ou de la Communauté flamande sur les communes, comme l’interventionnisme actif d’un Pascal Smet (SP.A, ministre de Bruxelles au sein du gouvernement flamand), qui a par exemple proposé aux communes bruxelloises son aide pour assurer un usage correct du néerlandais, y compris pour la rédaction du journal communal. Ils devront s’engager à renforcer les collaborations avec les communes de la périphérie, pour briser le carcan, et à accentuer le lien avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, en lui demandant de prendre davantage appui sur les communes : enseignement, culture, sport ou aide sociale. « Je plaide pour la création d’un conseil des communes, associant celles de la périphérie », dit le président Olivier Maingain. Côté wallon, la bonne gouvernance et la simplification des structures supra-communales devront être des valeurs partagées. Ce qui ne ferme pas beaucoup de portes…

MICHEL DELWICHE

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