© DR

Le destin d’un géant

Guy Gilsoul Journaliste

« Approchez messieurs dames, n’ayez crainte, il n’est pas méchant ». Seulement différent. Ainsi en allait-il de Julius Koch, un Suisse né en Allemagne 1873. Son tort : avoir grandi jusqu’à atteindre 2m58.

Le destin d'un géant
© DR

Du coup, on l’exhiba pour quelques sous de Strasbourg à Londres et de Lille à Mons où il s’installa durant deux ans dans une petite maison située non loin de l’actuel Plaza Art. Le sort s’acharna quand la gangrène peu à peu dévora l’une de ses jambes. Le voilà amputé. Mais la maladie gagna l’autre jambe et le voilà à nouveau livré à son médecin qui, après avoir coupé le membre, le renvoya chez lui où il mourra quelques jours plus tard d’une septicémie. C’était en 1902, l’année où Jean Jaurès fonda le parti socialiste français. A Mons, discrètement, le médecin garda le corps et bientôt le squelette qui, un jour, se retrouva allongé dans une vitrine du musée des sciences naturelles où il se trouve toujours. Or depuis quelques mois, en cette année de capitale européenne de la culture, Jean-Pierre Denefve (de la galerie Koma) multiplie les actions en faveur du géant, espérant qu’enfin, lui soit offerte une sépulture digne. En chemin, il mena une enquête en Suisse et retrouva une descendance : quatre petits neveux dont le cardinal de Lucerne, un proche conseiller du pape François. Il n’en fallait pas davantage pour organiser une messe (à Sainte Waudru) et suggérer à quelques artistes de travailler sur cette histoire. Philippe Dubit s’est alors mis au travail. Il a imaginé en une suite de 20 dessins fixés l’un à l’autre en une longue bande horizontale à la manière d’un myriorama. Soit, une suite d’images reliées les unes aux autres de telle sorte qu’on puisse intervertir l’ordre de leur succession. Mais à la différence des paysages infinis proposés selon le même système depuis la fin du XIXe siècle, le dessinateur carolo imagine une suite d’instants de la vie du géant. Aux côtés de cette oeuvre, Romain van Wissel a quant à lui, opté pour de gardes peintures hautes en couleurs et chausses trappes.

Mons. Galerie Koma. Rue des Gades. Jusqu’au 14 juin. www.asblkoma.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire