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Le contribuable paiera le stade national à coups de dizaines de millions d’euros

Le contribuable bruxellois paiera le stade national à coups de dizaines voire de centaines de millions d’euros, selon le magazine d’investigation Médor qui donne le coup d’envoi de l’Euro de football en sortant vendredi dans les kiosques une enquête sur le sujet.

Le financement des stades est d’ailleurs dans le collimateur des médias alors que le magazine Panorama de la VRT s’y intéresse de près dimanche soir.

Ces derniers jours, différentes plaintes ont été annoncées, d’abord de l’avocat flamand Walter Van Steenbrugge qui, au nom de supporters du Club de Bruges, a saisi la Commission européenne pour aide d’Etat illégale dans le chef des autorités gantoises et bruxelloises en soutien des infrastructures de la Ghelamco Arena et du stade national. Le club de La Gantoise a répliqué en annonçant à son tour une plainte contre l’avocat pour avoir terni son image. Il exige une réparation en dommages et intérêts.

Les deux stades sont le fait du même constructeur, Ghelamco. Médor s’est particulièrement intéressé au financement du stade national au sujet duquel les autorités bruxelloises avaient juré qu’il ne coûterait pas un centime au contribuable. Médor a épluché les comptes: 1 million d’euros dépensés par la ville en frais d’avocats, initialement sans appel d’offres, et la cession gratuite à Ghelamco du terrain confié sous la forme d’un bail emphytéotique de 99 ans. Pour le stade, la ville s’acquittera d’un loyer de 4 millions d’euros pendant trente ans, soit 120 millions d’euros. Et elle rachètera le stade au terme des 99 ans, au prix du marché moins une décote de 20%. La ville et la Région prennent également en charge (à hauteur de 80 millions d’euros, soit la moitié de l’investissement) la construction du parking sous-terrain le plus grand du monde.

Confirmant les chiffres de la location, l’échevin MR Alain Courtois qui porte le projet y voit une opportunité en termes d’exploitation du stade (1.500 places sont réservées pour la ville qui dispose de 1.000 places supplémentaires à 25% du marché). Le montant engagé n’est pas beaucoup plus élevé que les frais d’entretien de l’actuel stade Roi Baudouin, souligne-t-il.

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