Laurence Van Ruymbeke

Le ciel s’assombrit au-dessus du CRIOC

Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

La gestion de la crise que traverse le Crioc (Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs) depuis la parution d’une enquête du Vif mettant en exergue certains dysfonctionnements en son sein n’est décidément pas simple.

Ce lundi, le conseil d’administration devait examiner le plan stratégique réclamé il y a deux mois à son directeur général, Marc Vandercammen. Premier élément surprenant : ce dernier n’était pas là. Il était en voyage, un déplacement décidé avant que le conseil n’arrête la date du 14 mai pour la remise de ce document. Le bureau du Crioc, composé de la présidente et de deux vice-présidents, n’a pas exigé que Marc Vandercammen soit présent en dépit de cet engagement antérieur. Le plan stratégique n’a donc pu être étudié. L’aurait-il été que la discussion aurait vite tourné court : le document remis par Marc Vandercammen est en grande partie le même que dans une précédente version, ce qu’ont ouvertement déploré plusieurs administrateurs. Autrement dit, le directeur n’a pas, ou guère, répondu aux attentes de son conseil. Surprise ?

« Les choses avancent et l’on travaille dans un élan positif », affirme pourtant la vice-présidente Caroline Jonckeere. Trop lentement pour certains, de toute évidence. La Ligue des Familles, qui siégeait au conseil en la personne de son secrétaire général Denis Lambert, a claqué la porte. « J’estime qu’il ne m’est pas possible de continuer à faire correctement mon travail d’administrateur avec un tel manque de transparence et en l’absence de toute inflexion nouvelle du rôle du Crioc », a-t-il déclaré. Il n’en a toutefois pas averti, en séance, les autres membres du conseil, qui ont appris l’information plus tard, par la presse.

Ce départ minorise en tous cas la frange du conseil qui est la plus demandeuse de changements forts au sein du Crioc. Dommage. Il n’est pas dit que d’autres administrateurs, sur injonction de leur organisation, ne quitteront pas la table à leur tour. Temporairement privé de contrat de gestion et de sa principale source de revenus -le SPF Economie lui attribue quelque 1,7 million d’euros chaque année-, le Crioc traverse une phase très difficile. Au point que certains se demandent s’il survivra à terme. Personne – et certainement pas les organisations qui le composent – n’aurait pourtant intérêt à ce que cet outil, potentiellement très intéressant, disparaisse du paysage. Trois audits différents sont actuellement en cours au Crioc : l’un porte sur la gestion des ressources humaines, l’autre sur la qualité des enquêtes que le Centre effectue et le troisième, mis en place par le ministre de tutelle, Johan Vande Lanotte (Economie), cherche à vérifier si les moyens mis à la disposition de cette fondation d’utilité publique sont bien utilisés dans le cadre des axes fixés par le contrat de gestion. Les résultats de ces trois audits devraient être connus à la mi-juin. Ils sont très attendus. Il y a urgence.

Laurence van Ruymbeke

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