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Le centre-ville de Tournai, « un catalogue des aménagements à ne pas faire »

Patron depuis 35 ans d’un bistrot situé au pied du beffroi, dans le centre-ville de Tournai, l’échevin Robert Delvigne (MR) a décidé de fermer son commerce et de s’installer dans la périphérie de la ville.

« C’est triste, mais je pense faire de meilleures affaires à l’extérieur du centre-ville », a confié l’échevin en charge de l’Urbanisme au journal Nord-Eclair paru dimanche. Celui qui remplace la ministre Marghem au sein du collège a comparé la Ville à « une plaine de jeux sans moniteurs ».

Robert Delvigne tient un bistrot au pied du beffroi et de la cathédrale Notre-Dame depuis trente-cinq ans mais il a décidé de fermer son café endéans les deux mois. Un choix professionnel qu’il assume mais sa démarche laissera des traces car il critique ouvertement la politique de la Ville en matière de commerce, et son échevine Ludivine Dedonder (PS).

« Il faut admettre que le quartier Cathédral est un catalogue des aménagements urbanistiques à ne pas faire dans une zone commerciale », a-t-il confié à Nord-Eclair. L’échevin critique aussi le choix de faire payer le parking en intra-muros, ce qui a contribué à une paupérisation du centre-ville selon lui. Un argument largement relayé par les commerçants du centre. Selon lui, un centre piétonnier est une idée des années 70-80, dépassée.

Il compare le centre-ville à « une plaine de jeux sans moniteurs » en critiquant les évènements festifs qui se multiplient dans le centre. « On y vit dans le bruit, les détritus », déplore-t-il.

« Il ne propose rien comme solution »

L’échevine du Commerce, Ludivine Dedonder (PS), n’a pas tardé à réagir. « C’est scandaleux de critiquer par voie de presse alors qu’il ne propose jamais rien quand on est réuni en collège », dit-elle.

Les propos de M. Delvigne n’ont pas étonné l’échevine Dedonder. « C’est le genre de propos qu’il tient régulièrement en fin de collège mais il ne propose rien comme solution, préférant jouer le rôle du citoyen qui râle à celui de l’échevin qui amène des solutions de changement », raconte l’échevine.

Mme Dedonder confie que lorsque M. Delvigne a été désigné comme remplaçant de Marie Christine Marghem (MR), elle avait accepté de laisser le Commerce à M. Delvigne et de prendre en charge l’Urbanisme, mais le MR a refusé.

L’échevine ajoute que c’est l’association des commerçants qui avait soutenu le parking payant en ville afin de faciliter la rotation des véhicules. M. Delvigne avait critiqué le choix de faire payer le parking en intra-muros, qui a contribué à une paupérisation du centre-ville, selon lui.

Cette sortie médiatique provoque un nouveau malaise au sein de la majorité qui s’était déjà chamaillée sur les travaux qui seront entrepris sur la traversée de l’Escaut dans le centre urbain.

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