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Le CD&V confirme son rapprochement avec le cdH

Deux mois après la rupture entre le cdH et le PS, le CD&V a confirmé vendredi un rapprochement avec le parti humaniste francophone.

Les présidents Wouter Beke et Benoît Lutgen « entretiennent des contacts réguliers ». « Nous croyons en cette collaboration au centre, c’est là la voie à suivre », a commenté le porte-parole du CD&V, Steffen Van Roosbroeck, interrogé par Belga après une interview de M. Lutgen qui confirmait ce rapprochement sur La Première (RTBF).

Les chrétiens-démocrates flamands ne se positionnent toutefois pas sur une éventuelle montée du cdH au gouvernement fédéral, que le Premier ministre Charles Michel (MR) avait d’ailleurs écartée immédiatement après l’appel du 19 juin de M. Lutgen à former des gouvernements sans le PS dans les entités fédérées.

Ils ne s’avancent pas davantage sur un axe CD&V-cdH en vue des prochaines élections. Historiquement, la famille sociale-chrétienne fut la première des trois grandes familles politiques belges à se scinder sur le front communautaire en 1968, avant les libéraux et les socialistes dans les années ’70.

Ces dernières années encore, les relations entre le CD&V et son parti-frère francophone ont été au plus bas. Lors du premier gouvernement Verhofstadt (libéraux, socialistes, écologistes) dont les sociaux-chrétiens (CVP et PSC) avaient été exclus, le PSC alors déjà présidé par Joëlle Milquet n’avait pas bloqué les accords de réforme de l’État de 2001 (Lambermont), en échange de concessions en faveur de l’enseignement libre, ce que le CVP (ancêtre du CD&V) avait considéré comme une trahison.

Quelques années plus tard, Joëlle Milquet, présidente d’une formation devenue le cdH, avait plombé en 2007 les rêves du leader du CD&V Yves Leterme de former un gouvernement fédéral orange-bleu, acquérant au passage son surnom de « Madame Non » et permettant au PS de revenir dans le jeu. La formation francophone craignait à l’époque un virage à droite trop marqué et les réflexes autonomistes flamands du CD&V, qui se traduisaient notamment par sa proximité avec les indépendantistes de la N-VA.

Et en 2014, lors de la campagne préparant le méga-scrutin – Mme Milquet avait déjà cédé la présidence du parti à Benoît Lutgen plus ancré au centre-droit -, c’est avec le MR de Charles Michel que le président du CD&V Wouter Beke s’était tourné pour affirmer l’existence d’un axe socio-économique entre les deux formations.

Désormais, l’heure est au rapprochement entre CD&V et cdH. L’un des hommes de confiance du président du cdH Benoît Lutgen, l’ex-numéro 2 du gouvernement wallon Maxime Prévot, était l’invité la semaine dernière de l’université d’été du Ceder, le centre d’étude du CD&V. Vendredi, M. Lutgen a clairement confirmé l’existence d’un rapprochement en cours entre les deux formations.

« Nous ne sommes pas des partis identiques, mais nous portons tous deux le discours du centre, garantie de progrès social, des droits et devoirs, etc », commente Steffen Van Roosbroeck. Pour davantage, le CD&V renvoie à 2019. « Il y aura de nouvelles élections législatives à ce moment, ce n’est pas encore ce qui nous occupe ».

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