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Lancement de la campagne « Un toit, mon droit » sur les difficultés d’accès au logement

Les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) ont présenté lundi leur campagne « Un toit, mon droit » sur le droit au logement décent pour toutes et tous. Dans cette campagne, le mouvement d’éducation permanente donne la parole à douze femmes qui peinent à trouver un logement de qualité.

La campagne, qui se décline sous différents formats (site web, brochure, affiches, flyers et théâtre-débat), a pour objectifs de sensibiliser le grand public sur la problématique de l’accessibilité au logement décent, d’informer les citoyen(ne)s sur leurs droits, de proposer des pistes d’actions concrètes et enfin, de porter les revendications du mouvement aux décideurs politiques.

Concrètement, les Femmes Prévoyantes Socialistes ont rencontré douze femmes qui témoignent de leurs difficultés à trouver un logement de qualité. Parmi elles, on retrouve Yamina, 32 ans, vivant à Bruxelles: « Très peu de propriétaires acceptent de louer leur bien à des personnes bénéficiaires d’une allocation sociale, ou à des familles monoparentales de manière générale. Et pour les personnes ‘racisées’, comme moi, c’est encore plus compliqué », explique-t-elle.

Le mal-logement est principalement féminin, relève une étude des FPS menée dans le cadre de la campagne, « parce que les femmes sont davantage exposées à la précarité que leurs congénères masculins ». Ce sont en effet les femmes qui, le plus souvent, en cas de séparation, se retrouvent seules à gérer l’éducation des enfants. Quelque 83% des ménages monoparentaux ont ainsi à leur tête une femme. Les femmes sont également plus importantes à subir les discriminations sur le marché du travail (inégalités salariales, travail à temps partiel, secteurs moins bien rémunérés,…). « Plus de la moitié des femmes rencontrées disent avoir dû mentir ou créer de fausses fiches de paie afin d’avoir accès à un logement », souligne encore Julie Gillet, une des auteurs de l’étude.

La campagne des Femmes Prévoyantes Socialistes met par ailleurs en exergue que les prix de l’immobilier on triplé depuis les années 90. La part consacrée au logement pèse lourd dans le budget des ménages belges, avec de grandes disparités entre les familles les plus pauvres (39% du budget) et les plus riches (23%). « Les ménages disposant de moins de 1.500 euros pour vivre mettent parfois jusqu’à 60% de leurs revenus dans le loyer », commente pour sa part Ambroise Thomson du Rassemblement bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH).

L’accès à la propriété se révèle également de plus en plus compliqué. En 2000, 81% de la population était propriétaire de son logement, contre 72% aujourd’hui. Les loyers ne cessent quant à eux d’augmenter.

Enfin, les logements publics ne sont pas en nombre suffisant, épinglent les FPS. Quelque 39.000 personnes se trouvent actuellement sur une liste d’attente avec des délais pouvant dépasser les 10 ans dans certaines communes.

Outre la problématique des familles monoparentales, cinq autres aspects sont mis en évidence dans la campagne, à savoir le statut de cohabitant, la pénurie de logements sociaux, les discriminations, les logements alternatifs et la mobilité.

Face à ces constats, les Femmes Prévoyantes Socialistes ont formulé plusieurs revendications. Le mouvement féministe de gauche plaide notamment pour le renforcement de la lutte contre les discriminations et la suppression du statut de cohabitant. D’un point de vue régional, le mouvement réclame une programmation et le financement d’une offre suffisante de logements publics répondant aux besoins de la population. Enfin d’un point de vue communal, les FPS demandent un renforcement des sanctions contre les communes ne faisant pas preuve de bonne volonté en matière de logements publics sur leur territoire.

Belga

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