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La Wallonie encore dans le flou face aux risques de délestage électrique

La Wallonie est apparue mardi encore impréparée face aux risques de délestage électrique sur son territoire cet hiver, nombre de questions étant encore en suspens, a reconnu le ministre de l’Energie, Paul Furlan (PS) à l’occasion d’un débat thématique organisé mardi après-midi au Parlement wallon sur la question.

Soumis à une batterie de questions des parlementaires sur la prévention du risque de black-out, la mise en oeuvre effective du délestage si celui-ci devait être nécessaire, l’information prodiguée aux pouvoirs locaux, les potentielles conséquences économiques, ou encore les responsabilités qui pourront être dégagées en cas de préjudices, M. Furlan a admis la persistance de plusieurs points d’interrogation, tout en soulignant que la matière discutée était une « compétence exclusive du fédéral ».

Une autorité fédérale qui a d’ailleurs pris le « problème (du black-out électrique) à l’envers », a-t-il jugé, en « créant d’abord l’émoi auprès de la population avant de chercher les solutions ». Après avoir rappelé aux élus les grandes lignes du plan élaboré fin août par le gouvernement fédéral et Elia pour éviter toute panne électrique généralisée cet hiver, M. Furlan a indiqué que les trois Régions du pays réfléchissaient pour l’heure à l’élaboration d’un plan de sensibilisation de la population sur les moyens de réduire sa consommation. Cette action de sensibilisation devra toutefois être financée par le fédéral à hauteur de 3,5 millions d’euros, une somme qui semble toutefois ne pas être disponible pour le moment, a indiqué le ministre wallon. Interpellé par plusieurs députés-bourgmestres s’estimant très mal informés par les autorités, M. Furlan a reconnu que l’information qui leur était prodiguée était encore « très fragmentaire », soulignant la responsabilité des gouverneurs de province à cet égard. Tout le volet juridique du dossier n’est pas plus clair, notamment les responsabilités qui devront être supportées en cas de délestage électrique, qu’il s’agisse de dommages causés à des tiers ou de situations de chômage technique notamment.

Le ministre a indiqué aux députés avoir demandé à ses services une note juridique à ce sujet. Il a toutefois insisté sur le caractère relativement limité du délestage redouté. Si le réacteur de Doel 4 reste fermé et que l’hiver n’est pas trop rude, la durée totale de délestage sera de 49 heures pour l’ensemble du pays. Si l’hiver devai être particulièrement rigoureux, on atteindrait alors le 116 heures en cumulé.

Ces explications n’ont pas convaincu l’opposition, Jean-Luc Crucke (MR) reprochant au ministre socialiste de renvoyer la balle vers le fédéral. « Mais si cela se passe mal cet hiver, cela va retomber sur l’ensemble des responsables (politiques). On sera responsable de tout, tous ensemble! « , a-t-il averti. « Quand le citoyen n’aura plus de lumière ou de chauffage électrique, il se moquera bien de savoir si c’est la Région ou le fédéral qui est compétent! « , a renchéri Frédéric Gillot (PTB). Déplorant n’avoir reçu mardi « aucune réponse » du ministre, M. Crucke a d’ailleurs l’idée de convoquer les responsables d’Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, devant la commission Energie du Parlement wallon. Une idée appuyée mardi par plusieurs élus de la majorité. Philippe Henry (Ecolo) a pour sa part estimé à l’issue du débat que celui-ci n’était pas de nature « à rassurer la population wallonne ».

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