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La ville de Charleroi finance-t-elle les partis ?

Selon un document obtenu en mai dernier par le MR et exhumé par le FDF la ville de Charleroi aurait au total dépensé 210.000 euros pour financer le MR, le CDH et Ecolo en 2011.

Les organes concernés sont: Action libérale, liée au MR et à qui sont accordés deux détachements de personnel pour des montants de 31.000 et 35.000 euros; l’asbl Génération socialiste, qui bénéficie aussi de deux détachements de personnels (31.000 et 42.000 euros); le groupe politique cdH, qui bénéficie d’un détachement de personnel pour près de 32.000 euros; et le groupe politique Ecolo, avec un détachement de personnel pour 38.000 euros peut-on lire dans la Libre.

Le total s’élève donc à 210.000 euros pour 2011. Les FDF de Charleroi compte interpeller cette semaine le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), à ce sujet. Interrogé par La Libre, le bourgmestre faisant fonction de Charleroi Paul Ficheroulle (PS) ne nie pas la réalité de ces financements. Le système est d’ailleurs coulé dans le règlement communal et validé par la tutelle. « Du point de vue démocratique, je défends le principe, même si l’austérité va nous conduire à diminuer, voire à supprimer ces montants », ajoute-t-il.

Parfaitement transparent, assure Ecolo

Ecolo a insisté sur la transparence des subventions accordées aux groupes politiques de Charleroi.

Ecolo bénéficie depuis quelques années d’une dotation de 6.000 euros ainsi que d’une employée administrative engagée sous contrat APE. « Cette mesure a été adoptée en toute transparence et dans le respect des règles démocratiques en vigueur par le conseil communal de la Ville », ont souligné les Verts.

L’octroi des ces subventions a fait en outre, chaque année, l’objet d’un accord de l’autorité de tutelle par le biais du ministre des pouvoirs locaux, Paul Furlan, ont-ils ajouté.

Un contrôle est par ailleurs organisé sur le travail réalisé par ces personnes détachées par la Ville au profit des groupes politiques: des évaluations régulières ont lieu selon les procédures classiques en vigueur dans les services de la Ville, des profils de fonction sont établis et des missions déterminées sont précisées dans le cadre de travail.

« Le contrôle démocratique d’une ville de 200.000 habitants comme Charleroi, qui a connu les bouleversements démocratiques que l’on connaît, mérite que l’opposition puisse jouer à plein son rôle de garde-fou. Face à une majorité XXL rassemblant l’ensemble des partis traditionnels, l’appui dont disposent les conseillers communaux Ecolo constitue un élément capital permettant la nécessaire vigilance démocratique que nous nous efforçons de mener depuis des années à Charleroi… loin des vaines agitations populistes qu’exaltent soudainement certains à l’aube des élections », ont encore dit Luc Parmentier, chef de groupe, et Xavier Desgain, député wallon.

Le PP dénonce des aides « illicites »

Le Parti populaire (PP) a dénoncé, par voie de communiqué, les aides versées par la ville de Charleroi à des associations proches des quatre principaux partis politiques. Ces paiements sont illégaux, selon le PP.

Jugeant déjà « très généreux » le financement des partis politiques par les pouvoirs publics, le PP souligne que tout autre avantage « est strictement interdit lorsqu’il émane de personnes morales, y compris des entités publiques, telle la ville de Charleroi et est d’ailleurs sanctionné pénalement ».

« Le fait que ce financement illicite soit prévu au budget de la ville de Charleroi, soit approuvé par la tutelle et se fasse donc au grand jour est indifférent. Ce serait même une circonstance aggravante qui témoigne du mépris des partis traditionnels pour les règles de droit », ajoute le Parti populaire.

LeVif.be avec Belga

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