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La victime « à moitié nue », Wesphael « blessé au poignet » et « mal à l’aise »

Le Vif

Bernard Wesphael, suspecté d’avoir tué sa femme Véronique Pirotton, présentait « une plaie ouverte » au poignet gauche et se déplaçait d’avant en arrière, l’air « mal à l’aise » dans sa chambre d’hôtel à Ostende, a constaté la police juste avant son arrestation, selon un arrêt publié mercredi par la Cour de cassation. La victime a quant à elle été découverte « à moitié nue et avec le pubis complètement dévoilé ».

La défense de Bernard Wesphael avait introduit un pourvoi en cassation, après la décision de la chambre des mises en accusation de Gand, le 19 novembre dernier, de maintenir en détention le député wallon. La Cour de cassation a néanmoins estimé lundi qu’il n’y avait aucune raison de casser cette décision.

Bernard Wesphael est actuellement incarcéré car il est suspecté d’avoir tué sa femme, mais, selon ses avocats, l’homme aurait dû être libéré, son immunité parlementaire n’ayant pas été respectée.

Le député et Véronique Pirotton séjournaient dans un hôtel à Ostende le 31 octobre dernier. Selon les propos du co-fondateur d’Ecolo, le couple aurait eu une dispute, qui aurait dégénéré. Toujours d’après lui, il serait allé se coucher et aurait retrouvé sa femme, peu de temps après, morte dans la salle de bain, où elle aurait mis fin à ses jours.
Le parquet de Bruges l’a néanmoins placé sous mandat d’arrêt. Tant la chambre du conseil de Bruges que la chambre des mises en accusation de Gand ont confirmé cette décision, malgré les arguments avancés par les avocats de Bernard Wesphael.

Le parquet général près la Cour de cassation avait objecté que la chambre des mises en accusation avait jugé, de manière incontestable, que Bernard Wesphael avait été placé sous mandat d’arrêt dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, qui invalide l’immunité parlementaire.

« La Cour considère que le cas de flagrant délit au sens de l’article 59 de la Constitution est une application de l’article 41, alinéa 1er, du Code d’instruction criminelle. Il requiert seulement qu’il existe, au préalable, des indices sérieux qu’une infraction a été commise ou vient d’être commise. En l’espèce, l’arrêt attaqué constate la présence de ces éléments et répond, lorsque cela était exigé, aux moyens de défense du demandeur. Le pourvoi en cassation doit par conséquent être rejeté », peut-on lire sur le site du SPF Justice qui a rendu l’arrêt public.

« Afin qu’un crime soit pris en flagrant délit, il faut répondre à des éléments précis qui confirment objectivement qu’un crime a été commis ou non. Il n’est toutefois pas nécessaire que le crime soit observé par un témoin ou directement établi par un agent de la police judiciaire, ni qu’il soit évident et établi sous tous ses aspects allant jusqu’à ce qu’une enquête ne soit plus nécessaire », a expliqué la Cour de cassation, qui a donc rejeté le pourvoi.

L’arrêt précise que « les verbalisants ont découvert la victime dans la salle de bain de la chambre d’hôtel, le corps à moitié nu et le pubis complètement dévoilé, avec la tête inclinée à droite vers un sac en plastique; et ont aperçu le demandeur, débraillé, se mouvant mal à l’aise d’avant en arrière dans la chambre à coucher et constaté qu’il présentait une récente plaie ouverte au poignet gauche. »

Dans deux semaines, Bernard Wesphael devra à nouveau comparaître devant la chambre du conseil de Bruges, qui décidera de la prolongation du mandat d’arrêt.

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