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La taxation sur les plus-values sera mise en débat, « mais pas maintenant »

Une taxation sur les plus-values telle que souhaitée par le CD&V ne constitue pas un tabou et sera mise en débat au gouvernement fédéral « en temps et en heure, mais ce n’est pas le moment », a affirmé dimanche midi le député de la majorité Denis Ducarme (MR), sur le plateau de Mise au Point (RTBF).

Le conseil des ministres examinera si cette piste est envisageable dans la perspective d’un shift fiscal, si une telle taxe est à même d’approvisionner un allégement de la fiscalité sur le travail, a-t-il expliqué.

« Mais ce n’est pas le moment. Nous sommes en place depuis un mois et l’on voudrait que ce gouvernement ait déjà tout fait », a ajouté M. Ducarme, après que le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) eut lui aussi écarté samedi soir toute décision rapide à ce sujet.

Selon Denis Ducarme, « on ne se laissera pas dicter un agenda par l’opposition ou par l’OCDE », qui a récemment invité la Belgique à prendre une telle mesure. Le député réformateur estime que le gouvernement fédéral a déjà amorcé un shift fiscal, notamment en relevant le montant des frais professionnels forfaitaires déductibles.

Les députés d’opposition présents sur le plateau ont dénoncé ce qu’ils voient comme un brouillard entretenu par le gouvernement fédéral. « La pression de la rue a fait bouger les positions, et l’on ne connaît plus aujourd’hui la position du gouvernement », a estimé Ahmed Laaouej (PS), dont le parti dépose une proposition de loi sur la taxation des plus-values.

Vanessa Matz (cdH) juge elle aussi qu’il existe dès maintenant un « momentum politique » pour avancer.

Georges Gilkinet (Ecolo) a notamment déploré que le gouvernement, plutôt que d’agir davantage sur la lutte contre la fraude fiscale, ait « déjà pris des mesures pour réduire les droits des travailleurs ». Marco Van Hees (PTB) a entre autres défendu la taxe sur les millionnaires prônée par son parti.

« Notre obsession, c’est de conforter nos entreprises pour créer de l’emploi. Il n’y a pas de brouillard (sur le shift fiscal), c’est écrit noir sur blanc dans l’accord de gouvernement », a répondu Denis Ducarme, dénonçant une « intox » des partis d’opposition.

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