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La surpopulation carcérale repart à la hausse

Après être tombé à 17,7% en 2010, le taux moyen de surpopulation carcérale en Belgique est reparti à la hausse l’an dernier pour atteindre les 20,2%, révèle la Direction générale des établissements pénitentiaires dans son rapport d’activités présenté jeudi à Ittre.

La population moyenne s’établissait en 2011 à 10.973,5 détenus. Or, les établissements du Royaume ne présentent qu’une capacité moyenne cumulée de 9.128,8 places.

La fermeture de deux ailes de la prison de Verviers a certes pu être compensée, dans une certaine mesure, par la location de cellules à Tilburg aux Pays-Bas. « Mais la surpopulation n’en reste pas moins problématique », a souligné la ministre la Justice, Annemie Turtelboom.

S’il est logique de travailler à la sécurité des citoyens, des solutions doivent également être trouvées en matière de surpopulation, notamment en réfléchissant à la lourdeur des peines et à la détention préventive, a-t-elle estimé.

La ministre voit également dans l’extension de la surveillance électronique, notamment par GPS, un outil efficace dans la lutte contre la surpopulation et « contre cette perception que les peines de moins de trois ans ne sont pas exécutées ».

En 2011, les prisons de Forest, Anvers et Dinant affichaient chacune un taux moyen de surpopulation supérieur aux 60%, l’institution dinantaise (52,6) accueillant cependant dix fois moins de détenus que ses consoeurs bruxelloise (652,3) et anversoise (703,6). Pour enrayer ce phénomène, une augmentation de la capacité carcérale de 2.500 cellules est prévue d’ici 2016. Les prisons plus anciennes seront rénovées et quatre nouveaux établissements doivent voir le jour à Beveren, Termonde, Marche-en-Famenne et Leuze-en-Hainaut.

La ministre a par ailleurs tenu à saluer le travail de l’ensemble du personnel pénitentiaire appelé, souvent, à oeuvrer dans des conditions difficiles. Elle a rappelé sa position en conseil des ministres en vue de défendre le cadre du personnel existant et a invité les syndicats à la juger sur ses actes.

« C’est précisément ce que nous attendons », a pour sa part commenté Serge De Prez, secrétaire permanent de la CSC Services publics. Des tensions sont toujours présentes dans le milieu, selon lui, notamment en raison d’un « manque cruel » de personnel au sein des services psycho-sociaux et des greffes. Alors qu’un préavis de grève avait été levé la semaine dernière par la CSC après des avancées obtenues pour le personnel de surveillance, le syndicat chrétien déposera vendredi un nouveau préavis de grève. « Le fonctionnement des services psycho-sociaux et du greffe a également son importance dans la problématique de la surpopulation carcérale », conclut M. De Prez.

Avec Belga

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