Le ministre-président du gouvernement bruxellois Rudi Vervoort. © BELGA

La stratégie 2025 du gouvernement bruxellois: l’opposition doute

Le parlement bruxellois s’est longuement penché vendredi sur la stratégie développée par le gouvernement bruxellois à l’horizon 2025 pour renforcer l’économie et l’emploi dans la capitale, ce qui a permis à l’opposition d’émettre ses critiques.

Point commun de ses différentes composantes: les doutes sur l’efficacité de l’ensemble, mais guère plus car au-delà, les analyses se fondent sur des sensibilités fort différentes. Le son de cloche a été bien différent dans la majorité.

Bruxelles dispose officiellement depuis la mi-juin d’un vaste programme de redéploiement de l’économie et de l’emploi, étalé sur dix ans, comportant 18 objectifs généraux et pas moins de 160 chantiers qui concernent à des degrés divers le gouvernement bruxellois, mais aussi, des ministres d’autres entités régionales et communautaires, et les partenaires sociaux.

Pour le chef de groupe MR, Vincent De Wolf, l’exercice s’apparente à un recyclage de la déclaration de politique gouvernementale de l’été dernier, et sous certains aspects, de projets vieux de dix ans, sans évaluation des précédents plans du genre (ce que la majorité conteste, ndlr). Pour lui, on assiste en outre à une dispersion des priorités ce qui pose question quant à la capacité, fût-ce financière, de les réaliser.

Le MR soutient quant à lui une série de mesures à réaliser au cours de la législature en faveur du logement moyen et d’une réindustrialisatiuon douce de la capitale.

Autre son de cloche chez les Verts: le document est touffu « au point que parfois l’Atomium n’y retrouverait pas ses boules », mais son contenu est sans surprise et pose question quant aux bénéficiaires des emplois qu’il est censé créer, notamment dans le secteur de la construction, a estimé Isabelle Durant (Ecolo). A ses yeux, il n’est pas sûr que ce soient les bénéficiaires de la garantie jeunes que l’on tente de mettre sur le marché de l’emploi.

Pour le reste, ce nouveau plan est à peu de choses près le même que le Plan de croissance urbain durable adopté en 2009 lorsque les Vertes étaient au gouvernement, mais dont on a expurgé les références aux aspects environnementaux.

Pour Mathilde El Bakri (PTB), cette stratégie manque de réinvestissement public pour le public. La stratégie 2025 est plus « business only que business friendly ». Il y manque des objectifs pour stabiliser les emplois et des garanties pour voir des logements sociaux sortir de terre, a-t-elle dit.

Au nom du gouvernement, le ministre-président, Rudi Vervoort (PS), et le ministre de l’Economie et de l’Emploi, Didier Gosuin (BIEN: Didier Gosuin) (FDF), ont vanté les mérites de l’opérationnalité du plan qui pour le surplus est partagé par les partenaires sociaux qui ont voulu faire partie du comité de pilotage.

Pour eux, il a été tenu compte de l’expérience antérieure du « New deal » et rien n’exclut de recalibrer le dispositif au fur et à mesure de son état d’avancement.

M. Vervoort a précisé qu’un nouveau sommet social serait organisé à la rentrée pour faire le bilan des actions déjà menées et fixer les priorités de la suivante.

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