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« La sécurité nucléaire incombe à l’Etat »

Le Vif

« La responsabilité première de la conception, de la mise en oeuvre et du maintien de la sécurité nucléaire incombe à l’Etat », a affirmé mardi Elio Di Rupo. Alors qu’hier on annonçait un rapatriement d’uranium « belge » vers les Etats-Unis.

La Belgique, qui s’inscrit « totalement dans la lutte contre le terrorisme et contre le terrorisme nucléaire », soutient également le concept « d’architecture internationale de sécurité nucléaire renforcée pour autant qu’il distingue clairement les instruments juridiques contraignants, les guidances internationales et les engagements politiques », a assuré le Premier ministre.
Mardi matin, 32 Etats, dont la Belgique, ont rejoint l’initiative lancée par les pays organisateurs des 3 Sommets sur la sécurité nucléaire (Etats-Unis, Corée du Sud et Pays-Bas), visant à renforcer la coopération internationale en la matière. Ensemble, ces 35 Etats ont notamment décidé d’appliquer des standards internationaux en transposant dans leur législation nationale les lignes de conduite de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique).

La Belgique a également « ratifié la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire ainsi que l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires », a souligné Elio Di Rupo en rappelant le transfert, annoncé lundi, d’une quantité « significative » d’uranium hautement enrichi et de plutonium de la Belgique vers les Etats-Unis.

En 2012 à Séoul, les 2 Etats s’étaient engagés à travailler ensemble pour éliminer ces matières avant le Sommet de cette année. Il s’agit du troisième transfert de matières de ce type, la Belgique collaborant dans ce cadre avec les Etats-Unis depuis 2006, peut-on encore lire dans le document de la Maison Blanche. Selon ce dernier, les matières transférées se trouvaient au centre d’étude de l’énergie nucélaire à Mol et à l’European joint research center institute for reference material and measurements, à Geel.

« Le transfert a nécessité la mise en oeuvre d’opérations extrêmement complexes qui nécessitaient de la part de l’équipe conjointe de développer une nouvelle installation de boîtes à gants pour le conditionnement du plutonium, de former et de certifier du personnel pour les opérations spécialisées de conditionnement, de valider en Belgique les certificats pour un emballage de matières nucléaires de conception américaine, et de traiter des matières aux formes uniques et inhabituelles », ont encore détaillé les 2 Etats dans une déclaration commune. « Malgré les défis techniques importants, l’équipe a terminé avec succès l’opération dans les délais », ont-ils ajouté. Concrètement, les matières concernées ont été conditionnées « de manière sûre » dans des conteneurs de transport certifiés par les régulateurs américains et belges.

Selon la déclaration commune, les États-Unis, la Belgique, le Royaume-Uni et l’Agence Internationale d’Energie Atomique (AIEA) ont travaillé « ensemble de manière transparente et en accord avec tous les règlements pertinents et toutes les recommandations internationalement reconnues pour le transport de ces matières jusqu’à leur destination finale en toute sécurité ».

Enfin, la Belgique et les Etats-Unis prévoient de poursuivre leur coopération pour éliminer des stocks supplémentaires de matières nucléaires spéciales excédentaires, conformément à leur engagement pour la prévention du terrorisme nucléaire. Les 2 pays s’engagent également à travailler avec les autres membres de la communauté internationale afin de les aider dans l’élimination de ce type de matières.

« Nous avons en outre sollicité l’organisation d’une mission IPPAS (international physical protection advisory service) – mission créée par l’AIEA afin d’aider les pays à renforcer leur programme de sécurité nucléaire, ndlr – et nous sommes engagés dans l’initiative ‘Strengthening nuclear security implementation' », a ajouté le Premier ministre.

Enfin, la Belgique « encourage une meilleure coopération tant en matière de prévention qu’en matière d’intervention en cas d’attaque cybernétique et de cybercriminalité », a-t-il poursuivi en pointant la création d’un Centre de référence, autorité nationale de cybersécurité, ainsi que l’établissement d’un modèle de menace de référence spécifique. « La Belgique continuera à soutenir la dynamique engagée par le président Obama. Elle assumera ses responsabilités et répondra à ce défi majeur qu’est la sécurité nucléaire », a conclu Elio Di Rupo.

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