Francois De Smet (ici en septembre 2015 lors du lancement de Myria, le nouveau nom du Centre migration) conteste dans une lettre blanche la politique migratoire de l'Etat belge. © BELGA

« La réponse de Theo Francken est excessive et donc insignifiante »

Le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken « n’a pas répondu sur le fond » concernant la fourniture aux demandeurs d’asile d’une brochure d’information sur les procédures d’asile et les recours, a déploré mardi le Centre fédéral Migration (Myria), durement attaqué par le mandataire N-VA plus tôt dans la journée.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant », a commenté le directeur du Centre, François De Smet, interrogé par Belga sur un rapprochement établi par Theo Francken entre les critiques de Myria et l’attitude des trafiquants d’êtres humains.

Le Centre a annoncé mardi avoir porté plainte en décembre auprès de la Commission européenne pour que les autorités belges fournissent aux demandeurs d’asile les brochures d’information simplifiée sur la procédure Dublin (procédure et recours).

Elles envoient au contraire depuis octobre des courriers de dissuasion à des groupes-cibles de demandeurs d’asile, dessinant ainsi « un tableau d’ensemble » où les droits des demandeurs d’asile ne sont pas entièrement rencontrés, selon M. De Smet.

Défendant la légalité de ses procédures, Theo Francken avait répliqué durement à la mi-journée. « Je partais du principe que seuls des trafiquants d’êtres humains s’opposeraient à ces courriers, mais c’était apparemment sans compter sur le Centre fédéral Migration », avait-il dit.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant », a répondu le directeur de Myria, disant préférer une réponse sur le fond. « Si M. Francken a le temps de tweeter, il a aussi le temps de répondre à nos courriers », a glissé François De Smet, pointant du doigt un travers du secrétaire d’État connu pour ses tweets controversés.

La plainte du Centre porte aussi sur le risque d’une détention disproportionnée du fait de la non-intégration, dans le droit belge, des conditions de placement d’un demandeur d’asile en centre fermé, lorsqu’un autre État est responsable de sa demande. Elle porte également sur le fait qu’une personne qui craint la torture ou des traitements dégradants en cas de transfert vers un autre pays européen puisse se retrouver à la rue et être expulsable même lorsqu’un recours a été introduit. « L’objectif n’est pas la condamnation de la Belgique, mais que les brochures soient distribuées et tous les droits respectés », insiste le Centre.

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