Daniel Bacquelaine © Belga

La réforme des pensions approuvée en première lecture par le gouvernement

Le Conseil des ministres a approuvé vendredi trois avant-projets de loi relatifs à la réforme des pensions dont le texte qui vise à repousser l’âge légal d’admission à la retraite à 66 ans à partir de 2025 puis 67 ans à partir de 2030. Un deuxième avant-projet relève les conditions d’âge et de carrière pour l’accès à la pension anticipée.

Actuellement de 62 ans, l’âge minimum pour la pension anticipée passera à 62,5 ans en 2017, puis à 63 ans à partir de 2018. Alors que la pension anticipée est aujourd’hui accessible après 40 années de carrière, il faudra comptabiliser 41 années à partir de 2017, puis 42 années dès 2019.

Les exceptions au régime général (métiers lourds) seront négociées dans le comité national des pensions avec les partenaires sociaux ainsi que les modalités de transition entre la carrière et la pension (pension partielle).

Le troisième avant-projet vise à poursuivre la réforme de la pension de survie dont l’âge minimum d’accès passera progressivement de 50 à 55 ans d’ici à 2030.

Le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), a indiqué que l’ambition du gouvernement était de coller au « standard européen » qui sera fixé dans les prochaines années à 67 ans. L’objectif est de « garantir un système de pensions performant pour les générations futures qui soit soutenable financièrement », a-t-il précisé. L’espérance de vie qui était de 56 ans en 1925 et 71 ans en 1970 est aujourd’hui de 80 ans, a rappelé M. Bacquelaine. Par ailleurs, l’âge moyen de sortie de carrière est 58 ans pour les femmes et 59 ans pour les hommes en Belgique alors que la moyenne européenne est respectivement de 63 et 64 ans. Enfin, les dépenses de pensions sont passées de 26 milliards d’euros en 2006 à 41 milliards d’euros en 2015.

Les partenaires sociaux ont deux mois pour formuler un avis dans les organes ad hoc: le comité de gestion de l’Onem, le comité de gestion des indépendants et les comités ad hoc dans la fonction publique. L’ensemble des avis seront communiqués au comité national pensions.

Les syndicats ont déjà formulé leur opposition aux réformes, rappelant notamment que l’âge moyen d’espérance de vie en bonne santé n’atteint pas 65 ans.

Le PS a dénoncé une « mesure injuste, sans débat et sans concertation ». Le cdH a qualifié de « non-sens » le relèvement de l’âge légal de la pension à 67 ans. Pour le PTB, faire croire que les décisions feront l’objet d’une concertation relève de « l’imposture ». Selon Ecolo, « le gouvernement Michel se retranche derrière les experts pour justifier un choix antisocial mais ignore les alternatives ».

Contenu partenaire