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La prudence est de mise dans les différents partis

Les déclarations faites samedi par l’informateur Didier Reynders ont suscité la perplexité dans les états-majors de certains partis, voire une franche méfiance dans le chef des écologistes et socialistes flamands.

A l’issue de son deuxième tour de consultation des partis susceptibles de soutenir une réforme de l’Etat, le président du MR a fait le constat d’une volonté de reprendre des négociations. Il a ajouté qu’à entendre les uns et les autres, il serait préférable de partir de la coalition fédérale actuelle (MR, PS, cdH, CD&V et Open Vld) élargie à la N-VA, comme le demandent les autres partis flamands.

Méfiance du sp.a et de Groen !

Interrogés sur le sort qui serait réservé aux socialistes flamands du sp.a et aux écologistes, il a précisé qu’il n’avait pas d’exclusive à leur égard.

Officiellement, ni la présidente du sp.a, Caroline Gennez, ni le président de Groen! , Wouter Van Besien, n’ont réagi. Pourtant, dimanche sur le plateau de la VRT, les députés Dirk Van der Maelen (sp.a) et Meyrem Almaci (Groen!) n’ont pas caché, qu’à leurs yeux, certains partis essaieraient de se débarrasser d’eux pour constituer un gouvernement de droite en utilisant la solution de médiation du gouvernement dans les négociations de l’accord interprofessionnel.

La N-VA ne s’est pas exprimée sur le sujet. Le CD&V s’est montré de son côté très prudent. Leur chef de groupe à la Chambre Servais Verherstraeten a rappelé que la mission confiée à M. Reynders était d’ordre purement communautaire. La ministre Inge Vervotte a quant à elle expliqué qu’il faudrait attendre de voir la note de l’informateur avant de se prononcer.

Le cdH en faveur d’un gouvernement d’union nationale

Du côté francophone, seul le cdH a réagi, répétant sa faveur pour un gouvernement d’union nationale qui inclurait le sp.a et les écologistes. « Le sp.a et les Verts ont très bien travaillé dans les négociations et avec les Verts, qui plus est, l’entente est très bonne dans les exécutifs régionaux et communautaire », a souligné le porte-parole du parti. Les centristes se réjouissent par ailleurs de la perspective de négociations institutionnelles et socio-économiques simultanées. L’informateur a évoqué en effet la nécessité de régler avant tout les dossiers institutionnels mais en abordant des politiques de fond qui y étaient liés comme le marché de l’emploi ou l’assainissement des finances publiques.

Le cdH s’est dit en revanche surpris de la façon dont M. Reynders a livré publiquement ses pistes et n’en a pas réservé la primeur au Roi.

Le PS et Ecolo se sont tus dans toutes les langues, le premier renvoyant à son bureau prévu lundi. Les Verts francophones se réuniront également en bureau lundi et rencontreront leurs collègues flamands dans la journée.

Reynders sorti du cadre

De part et d’autre, une remarque est revenue: M. Reynders est sorti du cadre qui lui était imparti par le Roi, à savoir une mission d’information sur les possibilités d’un accord institutionnel et non sur les coalitions possibles. Celles-ci dépendront des pistes que M. Reynders mettra sur la table. Il ne faut donc pas mettre la charrue avant les boeufs, a-t-on fait remarquer.

Samedi, M. Reynders a appelé chacun à prendre ses responsabilités, huit mois après les élections. Il est temps, d’après lui, de s’asseoir autour d’une table et plus seulement de lancer des idées. Au MR, l’on signalait à cet égard que le président du PS, Elio Di Rupo, avait formulé, lors des voeux de Nouvel an de son parti, une proposition comparable à celle de M. Reynders. Il avait alors appelé à un gouvernement d’union nationale et, si ce n’était pas possible, préconisé de partir de la coalition fédérale actuelle ouverte aux partis qui le souhaitent.

Mercredi, l’informateur remettra un rapport écrit au Roi. D’ici là, il aura encore des contacts, a-t-il indiqué samedi. Lundi, aucune consultation n’est inscrite à son agenda.

Le Vif.be, avec Belga

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