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La protection de personnalités perturbe les autres tâches policières

La police a bien du mal à assurer des patrouilles ou des contrôles de vitesse si un sommet européen ou de l’OTAN se tient à Bruxelles, ont expliqué vendredi des syndicats policiers. « On a fait des économies pendant plus de 10 ans, on doit maintenant investir pendant dix ans », commentent les représentants syndicaux.

De Tijd écrivait vendredi que le nombre de missions de protection de chefs d’État, de politiciens et d’autres personnalités avait quadruplé en 2016 pour atteindre 1.916 missions. Les chiffres explosent cette année encore, le dernier décompte, jusqu’à fin août, arrivant au même total que l’année 2016 complète.

Depuis juin 2016, ce n’est plus la Sûreté de l’État qui est chargée de ces missions de protection mais la police. Celle-ci devait pour ce faire recevoir l’appui de 86 membres de la Sûreté de l’État. Il n’y en a finalement que 50 à peine qui sont passés à la Direction de Protection de la police fédérale.

« Nous pouvons toujours effectuer ces missions. La sécurité est assurée, mais cela se fait toujours au détriment d’autres missions », a commenté Nicolas Beckers, du syndicat policier SNPS. « Pour un sommet européen, par exemple, tous les niveaux de la police sont mobilisés, en ce compris les inspecteurs de quartier. Ceux-ci doivent protéger les hôtels de la capitale et cela se fait au détriment de patrouilles locales. »

Même la police de la route doit parfois intervenir, comme l’explique Vincent Houssin vice-président du SLFP. « Certaines unités de cette police évoluent déjà à 50% de leurs effectifs habituels. Avec les missions de protection, elles arrivent à peine à dresser des constats d’accidents ou à mener des contrôles de vitesse. »

« Les budgets que ces zones de police reçoivent n’ont jamais été revus en dix ans de temps, malgré la croissance exponentielle du nombre de tâches », poursuit M. Beckers. « Les autorités ont désormais la possibilité de solliciter des firmes privées, mais cela n’arrive quasiment jamais en pratique car c’est trop onéreux », ajoute Vincent Houssin. « Nous faisons déjà face à un déficit de 4.500 personnes. Nous plaidons donc pour un deuxième accord Octopus (référence à la réforme des polices et de la justice à la fin des années ’90, NDLR). Il faut un plan d’investissement à dix ans. »

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