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La prolongation de Doel 1 et 2 approuvée en Commission

La Commission de l’Economie de la Chambre a approuvé mercredi vers 03H00, majorité contre opposition, les articles du projet de loi qui prolonge les centrales nucléaires de Doel 1 et 2.

Les travaux ont été longs et se sont déroulés dans une ambiance parfois tendue entre la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, et l’opposition. La Commission ne s’est pas prononcée sur l’ensemble du texte, qui fera l’objet d’une deuxième lecture dans deux semaines.

La prolongation de l’activité de ces centrales dont l’extinction était prévue cette année est l’une des mesures contenues dans le projet qui vise à garantir la sécurité d’approvisionnement électrique de la Belgique.

Les conditions prévues par le gouvernement ont suscité une vive controverse. « Le gouvernement ne prolonge pas les centrales sur un coin de table, sans avoir pris toutes les garanties de sécurité nécessaires », a affirmé mardi la ministre, en rappelant qu’il reviendra également à l’Agence fédérale de contrôle nucléaire de se prononcer.

La ministre, note à l’appui, a également assuré les députés de la validité juridique de l’opération, sans convaincre du tout l’opposition qui a brandi d’autres avis juridiques.

« Pour le prochain hiver, je dois faire face à un problème d’approvisionnement », a répété Mme Marghem.

Comme le gouvernement précédent, a-t-elle fait remarquer, l’exécutif Michel a décidé de proroger la fermeture des deux centrales, en conservant la date butoir de 2025.

D’autres options étaient possibles, a-t-on encore fait remarquer dans l’opposition. Les écologistes ont notamment invoqué l’avis d’un ancien directeur de la CREG, Dominque Woitrin. L’intéressé a transmis un courrier à la Commission sur le temps de midi. Il signale qu’un renforcement structurel des interconnexions avec les Pays-Bas est prévu. « Un apport de 1.000 MW supplémentaires venant des Pays-Bas est réalisable avant l’hiver 2015-2016 », écrit-il.

La ministre a soumis la suggestion à Elia, le gestionnaire du réseau de transport, qui a mis en doute l’hypothèse, en invoquant la nécessité d’installer un deuxième circuit dans ce cas, sous peine de surcharge « inacceptable du réseau ».

Des questions ont été posées sur le volet sécurité de l’opération qui relève de la compétence du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, notamment la réponse donnée à l’avis de fermeture de Doel 1, à l’arrêt depuis le 15 février. Celles-ci seront traitées lors de la deuxième lecture le 26 mai. Le deuxième projet de loi, qui porte sur les économies d’énergie et la transition énergétique, sera examiné le 19 mai.

Electrabel prolonge l’indisponibilité de Doel 3 et Tihange 2 jusqu’au 1er novembre

Par ailleurs, Electrabel a prolongé la durée d’indisponibilité de Doel 3 et Tihange 2 jusqu’au 1er novembre 2015, « conformément à ses obligations en matière de transparence », a indiqué mercredi l’entreprise. « Cette mise à jour fait suite aux détails communiqués par l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) sur le processus d’analyse du dossier des cuves de Doel 3 et Tihange 2 », a-t-elle précisé.

Dans une communication précédente, Electrabel avait fait état d’une indisponibilité des réacteurs jusqu’au 1er juillet 2015. Mais « l’AFCN, qui recueille les avis des différentes parties et décidera ensuite si elle autorise Electrabel à redémarrer les réacteurs concernés a estimé que ce processus durerait encore quelques mois », a encore justifié Electrabel.

Les deux réacteurs sont à l’arrêt depuis le 25 mars 2014, après la découverte de microfissures sur l’acier de leur cuve.

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