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La presse européenne revient sur le rôle que jouera Philippe dans le futur du pays

Le Vif

La presse européenne, présente en nombre à Bruxelles pour cette Fête nationale hors du commun, est revenue dimanche dans ses colonnes sur les dissensions politiques que vit la Belgique depuis quelques années.

Tant en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, ou encore en France, l’intégrité du pays et le rôle que jouera notamment le nouveau souverain Philippe lors des élections législatives de mai 2014 sont ainsi des thèmes récurrents. Chez nos voisins français ‘Le Monde’ s’interroge ainsi sur la capacité du roi Philippe à pouvoir assurer l’avenir d’un pays « à l’unité tellement fragile ». « Des deux côtés de la ‘frontière’ linguistique, certains ne cachent pas leur scepticisme, même si l’opinion publique semble accorder le bénéfice du doute à l’héritier du trône. En Flandre, la moitié seulement de la population se dit favorable à l’arrivée du nouveau roi. Et, dans toutes les régions, une majorité aurait préféré qu’Albert II n’abdique pas », écrit ainsi le quotidien français.

« Davantage qu’un roi désiré, Philippe sera donc surtout un roi nécessaire », poursuit ‘Le Monde’. « Comme ses prédécesseurs, il tirera surtout sa légitimité de la sympathie populaire. (…) Et, pour la conquérir, il pourra au moins compter sur son épouse, Mathilde d’Udekem d’Acoz : depuis son mariage en 1999, cette jeune aristocrate, ambitieuse et élégante, est devenue le meilleur ‘coach’ du futur roi et le meilleur atout d’un palais qui en manquait cruellement ».

Et l’Angleterre ? En Grande-Bretagne, ‘The Telegraph’ évoque l’abdication d’Albert II comme un « cadeau empoisonné » pour le roi Philippe, qui n’est « pas populaire en Flandre », en vue des élections de 2014. Le quotidien revient également sur les couleurs noir-jaune-rouge dont se sont parées de nombreuses habitations en Wallonie et à Bruxelles alors que ce fut beaucoup moins le cas en Flandre.

Le quotidien britannique ‘The Guardian’ consacre lui quelques lignes à la « voix dissonante » que représente la N-VA, qui a envoyé une délégation restreinte à la prestation de serment du Roi Philippe, et à la réforme profonde de la monarchie belge voulue par le parti nationaliste qui ambitionne l’avènement futur d’une république flamande.

L’Espagne et l’Italie Le parti dirigé par Bart De Wever retient également l’attention de ‘La Repubblica’, qui pointe l’absence de son président ainsi que le boycott du Vlaams Belang lors des cérémonies de dimanche.

En Espagne, ‘El País’ revient sur les derniers « scandales » qui ont touché le Palais royal ces derniers mois avec la fondation Fons Pereos qu’avait mise en place la reine Fabiola et l’affaire Delphine Boël. « Le défi du roi Philippe consiste à démontrer à la nation qu’il est capable de diriger (le pays) dans une situation de crise comme celle qu’a vécue la Belgique en 2010 et 2011 lorsqu’elle est restée sans gouvernement de plein exercice durant 541 jours », lit-on dans le quotidien espagnol.

La personnalité de Philippe est également évoquée par ‘El Mundo’, qui évoque « l’un des monarques les plus controversés de l’histoire de la Belgique ». Le journal espagnol parle, en outre, de cérémonies placées sous le signe de « l’austérité », qui n’auront coûté ‘que’ 600.000 euros en comparaison avec les 11 millions d’euros dépensés aux Pays-Bas lors de l’abdication de la reine Beatrix.

Confiance et optimisme, les maîtres-mots d’Elio Di Rupo Alors que la presse européenne s’interroge, notre premier ministre Elio Di Rupo a insisté sur l’optimisme et la confiance que devaient inspirer à la Belgique la prestation de serment du nouveau roi et les accords engrangés ces dernières semaines en matière institutionnelle, budgétaire ou sociale. « Nous sommes à un moment où nous avons engrangé pour notre pays des accords considérables », a fait remarquer le Premier ministre interrogé sur les chaînes de télévision francophones.

A ses yeux, le moment choisi par Albert II pour passer le flambeau à son fils est donc « particulièrement opportun ». « Le futur, nous pouvons le regarder avec optimisme et confiance », a-t-il ajouté. M. Di Rupo ne doute pas des capacités du roi Philippe à remplir son rôle de la même manière que son père. « C’est le fils du roi Albert, j’imagine que le papa a indiqué à maintes reprises à son fils de nombreux éléments », a fait remarquer le premier ministre.

Le Premier ministre n’estime pas avoir été particulièrement mis à l’honneur dans les discours du roi Albert. « Le succès qui passe à travers moi est celui de toute une équipe », a-t-il dit. M. Di Rupo a également salué la ferveur populaire qui s’est manifestée en ce jour de Fête nationale. « Le plus extraordinaire, c’est de voir ce désir de fête, cette qualité de faire la fête nationale. Notre pays a un avenir, on peut être optimiste ».

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