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La N-VA veut repartir de zéro

« Nous devons effacer le tableau, mettre les compteurs à zéro et essayer de démarrer une nouvelle histoire. Faisons cela à visage découvert, sans tabou, ni au niveau du contenu, ni au niveau de la formule. Je suis disponible si l’on estime que c’est souhaitable, a dit lundi le président de la N-VA Bart De Wever à l’issue d’une réunion du bureau de son parti. Parallèlement, il lance un appel au gouvernement en affaires courantes pour qu’il poursuive la gestion du pays.

La N-VA a adressé dimanche un ultimatum aux partis francophones qui participent à la négociation sur une réforme de l’Etat. Les nationalistes flamands souhaitaient savoir si les francophones entendaient répondre à leur demande de transférer aux Régions une partie substantielle de l’IPP.

Dans une déclaration dont il a également donné un résumé en français lors d’une conférence de presse, M. De Wever s’est dit inquiet parce qu’après 110 jours de négociation, il n’y a toujours pas d’accord politique.

M. De Wever a tenu d’abord à souligner que la N-VA est composée de gens solidaires. « Mais nous sommes d’avis que cette solidarité ne peut pas ruiner ceux qui en font preuve. Car le but n’est pas que nous nous appauvrissions tous. Bien au contraire, le but est que nous gagnions tous ensemble », a-t-il ajouté en soulignant que l’importance du principe de responsabilité.

« Le groupe de haut niveau a eu deux semaines, mais n’a pas obtenu un résultat effectif. A la question essentielle des Flamands, on n’a pas obtenu de réponse concrète si ce n’est une réponse négative. En même temps, certains ont donné un coup de frein au transfert des compétences convenu, notamment dans le secteur de la santé », a constaté M. De Wever.

« Soyons tous honnêtes, il faut bien admettre que le paquet de 15 milliards a été balayé. Il reste au maximum la moitié », a-t-il encore dit soulignant qu’il faut être honnête et admettre que « nous faisons marche arrière ».

« Cette histoire est au bout, reconnaissons-le. Arrêtons de patauger, il n’y a plus de temps à perdre. Et si on veut me faire porter le chapeau, et bien, tant pis. Moi je refuse de participer à ce jeu enfantin », a encore dit le président de la N-VA.

« Nous devons effacer le tableau, mettre les compteurs à zéro et essayer de démarrer une nouvelle histoire. Faisons cela à visage découvert, sans tabous, ni au niveau du contenu, ni au niveau de la formule. Je suis disponible si l’on estime que c’est souhaitable », a-t-il indiqué. Et d’ajouter qu’une « nouvelle histoire » demandera du temps.

« Le pays a besoin d’une réforme, mais en même temps doit être gouverné. Dans ce contexte, je peux vous dire que nous sommes toujours à l’écoute pour résoudre des dossiers urgents que le gouvernement doit aborder et qui sont soumis au vote parlementaire ». Simultanément, la N-VA lance une appel au gouvernement en affaires courantes pour qu’il examine la possibilité de poursuivre sa tâche « en forme réduite ».

Cette forme réduite permettra des économies, ce que la N-VA considère comme « un signe important » pour la population qui devrait faire des sacrifices dans les années à venir.

« La N-VA n’empêche pas que le pays soit gouverné dans les prochains mois. Mais ce pays a besoin d’une réforme et nous devons continuer à travailler pour la réaliser. Le N-VA ne fuit pas sa responsabilité. Le N-VA ne veut pas s’associer à l’ancienne maladie belge qui consiste à accepter un mauvais accord parce qu’il faut un accord. Ce n’est pas une option pour nous et ne le sera jamais. Nous continuerons à travailler avec persévérance jusqu’à ce qu’une bonne réforme institutionnelle se trouve à table, une réforme qui favorisera à tous les citoyens de ce pays. C’est notre devoir sacré vis-à-vis de tous ceux qui nous ont fait confiance », a conclu le président de la N-VA qui s’est par ailleurs refusé à répondre aux questions des journalistes.

Les partis francophones se réuniront avant de réagir

Le PS, le cdH et Ecolo – les trois partis francophones associés jusqu’à présent aux négociations institutionnelles- se réuniront lundi après-midi avant de réagir aux propos du président de la N-VA.

Le MR, quant à lui, se refusait lundi midi à tout commentaire, préférant attendre les réactions des autres partis impliqués dans les négociations.

Le Vif.be, avec Belga

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