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« La N-VA tient surtout à l’image de Bart de Wever »

Le politologue Pascal Delwit réagit aux résultats du baromètre politique La Libre/RTBF, qui donne la N-VA en tête en Flandre avec 40,1% des intentions de vote, un FN à 6,7% en Wallonie et un CDH à la peine.

En Flandre, 40,1% de sondés sont prêts à voter pour la N.V.A. Ce score va-t-il se refléter dans les urnes aux communales ? Il est important de souligner que ce baromètre ne concerne pas les communales en particulier, mais les tendances politiques des sondés en général. A voir donc, si ces tendances vont se traduire dans un scrutin local. Au moment de voter, l’électeur évalue le pour et le contre entre les enjeux nationaux et locaux. En Flandre, la vague N-VA continue de déferler et le parti nationaliste a donné une teneur nationale à cet enjeu local. Mais le parti tient surtout à l’image de Bart de Wever. Au niveau communal, il risque d’y avoir un effet correctif en faveur d’autres candidats et d’autres partis.

Le FN à 6,7% en Wallonie, c’est inquiétant ?

Soyons prudents. Le FN belge n’existe plus en tant que parti depuis la plainte du FN français et s’est divisé en plusieurs partis, dont Droite Nationale. On ne sait pas si l’électeur se retrouvera dans ce changement. D’autant que l’extrême droite belge est très faible au niveau organisationnel. Maintenant, il est clair que, comme à peu près partout en Europe, la Belgique subit une montée de l’ethnocentrisme. Les débats sur l’immigration, l’intégration de la communauté musulmane, les dénaturalisations s’invitent dans l’actualité et font le bonheur des extrémistes. Il ne faut pas oublier non plus que le Belge a suivi Marine Lepen pendant 6 mois sur son écran de télévision lors de l’élection présidentielle française.

Quelle leçon tirer du faible score du CDH en Wallonie ?

Lors des élections régionales de 2009, le CDH avait atteint un plancher historique au niveau du résultat. Depuis, il reste très bas dans les sondages avec une chute du nombre d’intentions de vote qui s’opère dans la durée. Le parti humaniste n’arrive pas à renouveler son électorat en Wallonie. Et l’on ne sait pas ce qui pourrait le faire sortir de ce déclin. Les propos de son président Benoît Lutgen sur l’enseignement libre, ces derniers jours, sonnent comme un aveu de faiblesse. Il se raccroche à des thèmes sensibles à l’ancien électorat du Parti Social-Chrétien ( P.S.C.). Les feux sont à l’orange au CDH.

F.I. (Stg.)

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