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« La N-VA s’est transformée en Vlaams Belang »

Walter Pauli
Walter Pauli Walter Pauli est journaliste au Knack.

« Ongehoord populisme » (que l’on pourrait traduire par Populisme inouï) est un livre académique au titre délibérément ambigu. Les sociologues Thierry Kochuyt et Koen Abt soulignent que les populistes ont souvent des opinions crues et donc « inouïes », mais qu’il y a trop longtemps que la plupart des partis classiques (et les médias consacrés) n’écoutent pas le « signal du citoyen ».

Beaucoup de partis populistes européens sont plus forts que jamais. Cette donnée intrigue les auteurs – qui ne sont pas politologues, mais sociologues. Thierry Kochuyt : « Nous ne sommes pas tant intéressés par la politique politicienne, que par l’interaction entre les partis politiques et la population. Comment le régime politique gère ses citoyens, et comment les électeurs dépités s’emparent de l’agenda politique. » Aussi les auteurs présentent-ils un livre basé sur des entretiens approfondis avec des électeurs du Vlaams Belang.

Leur enquête initiale date de 2004. « Ce sont de vieilles données », admet Kochuyt, « mais elles sont toujours un prisme excellent pour regarder la politique ». Cette année-là, le Vlaams Blok avait été condamné pour racisme et avait changé son nom en Vlaams Belang, ce qui lui a valu un score de 24,15% et près d’un million de voix flamandes, soit son meilleur résultat électoral de tous les temps. Dans le canton d’Anvers, le VB atteignait les 34,88%.

Kochuyt: « Le succès du Vlaams Belang représentait un défi pour les scientifiques sociaux. Aucun parti n’a été autant étudié que le VB. Toutes les données possibles étaient disponibles, et pourtant elles ne suffisaient pas pour vraiment comprendre ce parti. Nous avions le sentiment de continuer à gratter la surface. Du coup, nous avons décidé d’interviewer les électeurs anversois du VB, et de leur donner la parole. C’était à nous d’écouter attentivement. »

Koen Abts: « Comme depuis le milieu des années quatre-vingt, le VB gagne une élection après l’autre, beaucoup d’observateurs politiques partaient du principe que le VB possédait des électeurs très fidèles. Ils pensaient – à tort – qu’il devait s’agir d’un électorat homogène. Mais pourquoi ces électeurs étaient-ils si fidèles ? Et pourquoi il y en avait-il de plus en plus ? Nous présumions qu’un parti qui atteignait des scores aussi élevés devait bien attirer des électeurs des milieux les plus divers. »

Pour cette raison, les auteurs ont réalisé des interviews dans six quartiers totalement différents: deux quartiers bourgeois à Brasschaat et Schoten, un quartier de classe moyenne à Deurne-Oost, le quartier d’ouvriers classique Moretusburg à Hoboken et le Seefhoek, le berceau historique du VB.

Bien que l’enquête ait rapporté un trésor d’informations uniques, pendant des années, il n’a presque pas été utilisé. Aujourd’hui, Abts fait la navette entre l’Université de Leuven et celle de Tilburg, Kochuyt a enseigné au Liban, dans les Émirats arabes unis et en Bulgarie, et aujourd’hui , il est actif dans le secteur culturel. Au fil des ans, l’intérêt public pour le VB a faibli, alors que la vague sur laquelle surfait le VB – crainte et aversion des étrangers, méfiance à l’égard des partis politiques traditionnels et de l’état de droit – n’a évidemment pas perdu de son ampleur. Pour cette raison, Abts et Kochuyt ont décidé de reprendre leurs anciennes données anversoises comme point de départ pour une étude plus large, car c’est ce qui les avait déjà frappés en 2004 : « Presque tous les électeurs du VB que nous avons interrogé parlent spontanément d' »intégration ». Ce mot ne figurait même pas dans notre questionnaire : il ne faisait pas partie du jargon politique. Manifestement, ces électeurs du VB ont réussi à mettre leurs besognes à l’ordre du jour politique. »

Ouvriers et habitants de villas

Une analyse des réponses des électeurs du VB anversois révèle quelques lignes claires. Ce qui liait autant l’ouvrier à Hoboken, l’assisté du Seefhoek que l’habitant de villa à Brasschaat, c’était la colère partagée due à la dégradation de la ville. Pour la classe moyenne blanche du centre d’Anvers, il s’agissait de nuisances réelles : la criminalité, les quartiers sales, la disparition de l’ancienne cohésion sociale. Pour les habitants des quartiers de villas, il s’agissait de peur : la menace qui émane de la ville – d’où l’opposition au prolongement des lignes de tram anversoises jusqu’à Brasschaat. Abts : « On aspire au calme. Les habitants trouvent que leur exigence est légitime, car ils ont payé cher leur maison, leur jardin, leur rénovation. Ils veulent s’isoler de l’immigrant urbain. Si économiquement ils n’y arrivent plus – les prix élevés de l’immobilier sont une barrière solide – ils exigent des mesures politiques. Le populisme, c’est aussi le langage de l’habitant de villa craintif qui voit sa tranquillité menacée. »

Kochuyt: « La configuration politique de cette époque (avec des « politiciens alternatifs » tels que les écologistes flamands ou le groupe Spirit autour de Bert Anciaux dans le gouvernement, et le Volksunie qui semblait avoir pratiquement disparu, NLDR) a poussé tous ceux qui voulaient émettre une voix de protestation vers la droite. Le VB attirait un méli-mélo d’électeurs, de personnes aux racines traditionnelles de gauche aux nationalistes flamands classiques. Nous avons rencontré un francophone qui votait VB, un natif des Pays-Bas, et un ancien résistant. »

Le noyau de l’électorat du VB se composait d’un petit groupe de partisans qui appréciait le ton dur. Abts : « Un public marron foncé. Comprenez : les partisans de Dewinter. Mais ces convaincus-là n’auraient pas permis au VB d’obtenir de grandes victoires électorales. La majorité des voix du VB se composait d’un public extrêmement divers d’électeurs sceptiques. »

Kochuyt: « Ces nouveaux électeurs du VB sont de véritables sceptiques, ils méprisent la politique, mais ils adoptent aussi une position critique envers le VB. Au fond, ils trouvent que le programme du VB va trop loin, et que le style de Dewinter est trop dur. » Abts: »Ils nous ont dit : ‘Cela ne doit pas être si radical, mais… » Et c’est de ce ‘mais’ qu’il s’agit. Pour ce groupe d’électeurs, deux points étaient importants : la lutte contre la criminalité et la défense de l’État-providence. Et qui les menace ? Les étrangers. »

À l’époque, le VB était le seul parti à en parler. Les partis de gauche préféraient et – ne préfèrent – pas le faire. Le président du sp.a Steve Stevaert qualifiait le débat sur les étrangers de « trou dans la haie » : celui qui veut résoudre le problème, l’aggrave au lieu de le solutionner, alors qu’à terme il disparaîtrait de lui-même. Kochuyt: « Il est révoltant que les protecteurs de l’État-providence soient restés absents de ce débat. Ils ont omis de continuer à expliquer et à défendre la logique de la sécurité sociale, y compris dans le contexte de la société multiculturelle. Ils luttent contre les risques de pauvreté – jusqu’à ce qu’ils changent de couleur : alors il s’agit soudain de criminalité. Pour cette raison, les partis classiques et les syndicats ne sont plus vus comme les défenseurs légitimes de l’État-providence. Aujourd’hui, c’est la N-VA qui détermine le débat. Le parti a même réussi à mettre les syndicats du côté de ceux qui menacent notre prospérité à cause de leur conservatisme. Cette évolution a commencé à ce moment-là. »

Maîtres à trois bandes

Comme aucun autre parti ne prenait leurs plaintes au sérieux, en 2004 un électeur sur quatre a parié sur le VB. On les appelait les « électeurs sceptiques », parce qu’ils voulaient donner une chance au VB, mais ne s’attendaient pas à ce que ce parti réussisse à réaliser son programme.

Kochuyt: « Si ensuite ils constatent que le dernier parti sur lequel ils comptent est exclu, ils se mettent en colère. Et ils persévèrent dans cette colère, car ils voient une répétition de ce qu’ils ont vécu. D’abord, ces gens se détournent de la « politique » parce que les politiques ne les écoutent pas, et ensuite ces mêmes politiques refusent d’écouter le seul parti pour lequel ils veulent encore voter. Pour cette raison, les électeurs du VB ne voient pas seulement les migrants comme une menace pour l’État-providence, mais aussi comme les complices des partis confirmés. Si ce livre porte un message politique, alors il concerne les effets involontaires du cordon sanitaire. Cela peut être une stratégie légitime contre les partis non démocratiques, mais on ne peut y impliquer les électeurs. On n’exclut pas de groupes de population, même si on n’est pas d’accord avec eux. »

L’auteur David van Reybrouck a déclaré récemment au quotidien De Morgen que beaucoup d’électeurs AfD en Allemagne ne sont pas fascistes, « mais qu’ils pourraient le devenir si on continuer à les traiter comme tels ». Kochuyt: « Je ne sais pas si ces électeurs sont potentiellement de nouveaux fascistes, mais ils risquent très fort de se lier à des partis aux traits fascisants. Et si ces partis sont exclus à leur tour, ils deviennent des frères d’armes en résistance. Ensemble, ils luttent contre ce qui les indigne tous les deux : l’alliance présumée entre « la politique » et les « étrangers ». Ces électeurs n’avaient pourtant pas de liens de sang avec le VB – même si c’était ainsi qu’on les percevait. C’était une alliance de circonstance, une coalition temporaire dictée par les circonstances. »

Après coup, il s’est avéré que cette alliance temporaire avait longtemps déterminé l’agenda politique. Abts : « Ces électeurs VB ont parfaitement joué le jeu. Ils sont maîtres en trois bandes : leur jeu de billard politique a créé un effet incroyable. Je ne connais aucun groupe qui a un comportement électoral aussi efficace que les électeurs du VB. Si ces électeurs n’avaient pas voté pour le VB, mais sur les partis consacrés et classiques, ils n’auraient jamais eu ce qu’ils voulaient. Alors, la sécurité et la migration n’auraient jamais occupé cette place sur l’agenda politique. »

Il y a tout de même une réserve à formuler : le VB est resté un colosse aux pieds d’argile. Le ciment, c’était le cordon sanitaire : le manque d’alternative politique pour un parti qui défie « le système ». Une fois cette alternative proposée, – à partir de 2007 avec Lijst Dedecker et le cartel CD&V/N-VA, aux élections de 2010 très clairement avec la N-VA qui avance à plein régime – il est devenu impossible pour le VB de se maintenir.

Parasite

Comme souvent, l’apogée sonne aussi le début de la chute. Abts : « Au pays-pilote que sont les Pays-Bas, c’est Pim Fortuyn qui a inauguré le bouleversement culturel : un homosexuel libertaire au message populiste de droite. » Mais contrairement au VB, Fortuyn avait accès aux médias. Il s’est fait connaître en février 2002 affirmant hardiment dans le quotidien Volkskrant : « L’islam est une culture arriérée » et « Les Pays-Bas sont pleins ». En mars 2002, sa liste Leefbaar Rotterdam a largement emporté (35%) les élections communales dans cette ville. Le 6 avril, Fortuyn a été assassiné par un activiste de gauche. Le 2 novembre 2004, son compatriote et coreligionnaire Theo Van Gogh est assassiné à Amsterdam : l’auteur était un musulman radical. Kochuyt : « Ainsi, la guerre contre le terrorisme et les sentiments négatifs à l’égard des ‘petits Marocains merdeux’ (kutmarokkaantjes) font partie de la même lutte noble. »

Fortuyn présente encore une autre caractéristique qui le lie à beaucoup de populistes. Abts : « C’est un parasite. Il faisait partie de l’élite, et quand il est entré en conflit avec celle-ci, l’attention massive des médias l’a aidé à démarrer sur des chapeaux de roue comme personnage anti-establishment. Plus tard, il en a été de même pour Geert Wilders. En Belgique, l’étoile de Bart De Wever est montée après ses conflits et sa rupture finale avec le CD&V en 2008. » Soudain, l’électeur du VB disposait d’une alternative politique en la personne de Bart De Wever.

La conscience historique flamande se base sur une frustration transférée de génération en génération. C’est la révolte éternelle du Flamand oppressé depuis toujours

Abts: « De Wever et la N-VA préfèrent également parler des autres comme des « partis traditionnels » et des « médias classiques ». Ils l’associent à un discours très moralisant : le « peuple » est bien, l' »establishment » est mauvais. C’est ainsi qu’on obtient une construction de « l’axe du mal » contre l’axe du bien ». Les partis nationalistes flamands tels que le VB et la N-VA s’en sortent bien. Ils capitalisent sur une image de soi gravée dans le discours flamand sur l’identité basée sur un revanchisme figé historiquement : les « bons » Flamands ont résisté pendant toute leur histoire, d’abord contre les « mauvais » Français, plus tard contre les fransquillons, contre l’état belge, et aujourd’hui… contre les socialistes. Notre conscience historique collective se base sur une frustration transférée de génération en génération. C’est la révolte éternelle du Flamand oppressé depuis toujours. »

Sac sans contenu

Mais c’est quoi alors, un peuple? Kochuyt : « C’est un signifiant vide, un grand sac sans contenu, que l’on peut remplir à sa guise. Et cette image de soi collective du « Flamand contre les autres » permet à la N-VA de ne même pas exprimer ce qu’elle veut réellement dire – tout le monde le sait. Un politicien de la N-VA n’a qu’à aborder le sujet du « PS », et son public saura automatiquement qu’il vise la Wallonie, et donc la Belgique, et d’un trait aussi le sp.a, les syndicats, les chômeurs, et même les fonctionnaires : les fonctionnaires ne paraissent pas aussi productifs que les ouvriers, les entrepreneurs ou les petits indépendants, et par définition, ils sont donc plus éloignés de l’image du Flamand travaillant dur. » Abts: « En ce sens, la N-VA est un Vlaams Belang transformé : le parti s’alimente du même discours d’une autre façon, il se sert des mêmes mécanismes. »

Mais contrairement au VB, la N-VA souscrit un nationalisme ouvert, où les nouveaux compatriotes se voient attribuer une place à part entière ? Abts: « C’était une des conclusions les plus surprenantes de notre enquête : la plupart des électeurs du VB étaient beaucoup plus nuancés que ce que nous pensions. Ils acceptaient la société multiculturelle en tant que telle : ils se rendaient très bien compte que s’isoler des « étrangers » était impossible et même indésirable, même si cette acceptation n’est pas inconditionnelle : ni parmi les électeurs du VB dans notre enquête de 2004, ni dans le programme actuel de la N-VA : les nouveaux compatriotes sont les bienvenus, à condition qu’ils s’adaptent à nos normes et valeurs. Kochuyt : « On attend des étrangers qu’ils travaillent. Travaillent dur. Et qu’ils soient de préférence humbles et serviables. C’est le point le plus important: un étranger n’est accepté que s’il n’émet pas d’idées contraires aux nôtres. » Abts: »C’est pour cette raison que le rôle de Zuhal Demir est important. Elle exprime encore plus vivement que beaucoup de Flamands ce que le peuple flamand aime entendre. »

La notion de contrôle joue un rôle essentiel. . Abts: « En 2004, celle-ci revenait constamment dans nos interviews : ‘Nous ne sommes plus maîtres de notre propre rue’. Le VB et plus tard la N-VA partent d’une logique d’hôte : nous, les Belges autochtones, nous devons continuer à déterminer en tant qu’hôtes ce qui est bien et mal. Les N-VA accueillent avec empressement les « bons migrants » : les migrants qui travaillent, parlent néerlandais et sont intégrés. Mais le vrai bon migrant, c’est tout de même d’abord le brave migrant : le migrant qui ne bouleverse pas l’ordre existant, d’où aussi le grand respect du VB et de la N-VA envers la communauté juive. Mais quand le droit de vote pour les étrangers a été instauré, aussi limité soit-il, ils étaient hors d’eux. Le droit de vote c’est en effet le partage de pouvoir. »

Cadeau du ciel Bruxelles

Aujourd’hui, le débat politique se focalise sur l’islam. Kochuyt : « Pour beaucoup de Flamands, c’est le frein de secours ultime : ‘Nous n’avons rien contre les étrangers, tant qu’ils n’arrivent pas avec leur islam. Sinon, c’est fini pour nous.' » Abts : « L’islam assure une ‘différence catégorique’ : c’est un seuil que beaucoup de Flamands ne veulent ou ne peuvent pas franchir. L’islam visible énerve. Avec leurs voiles, leur Grande Mosquée à Bruxelles ou leur mosquée à Beringen, les musulmans étalent leur différence, ils l’exhibent même. Derrière ce voile nous voyons des femmes qui restent obstinément fidèles à leurs valeurs, à l’encontre de nos désirs. C’est ce qui fait flipper un certain nombre de Flamands. »

C’est peut-être aussi une raison pour laquelle les partis politiques qui plongent dans le débat sur les étrangers sont aussi forts aujourd’hui. Abts : « Ils montent des coalitions qui étaient impossibles dans l’ancien paysage politique, avec ses ruptures classiques de gauche et de droite. Le fait que les « étrangers » émanent une menace pour l’État-providence a déjà réuni la gauche traditionnelle et la nouvelle droite. La gauche parce qu’elle craint que la présence de pauvres étrangers mette « nos » indemnités sous pression, la droite parce qu’elle refuse de payer davantage (d’impôts) pour les nouveaux venus qui « viennent vivre à nos crochets ». Après le 11 septembre et le meurtre de Theo Van Gogh, l’islam est devenu un terrain d’entente pour les personnes peu qualifiées et les intellectuels libres penseurs. »

Mais combien de temps encore la N-VA peut-elle encore se profiler comme parti anti-establishment alors qu’elle détermine le cap du gouvernement fédéral, fournit le ministre-président de Flandre et le bourgmestre d’Anvers? Kochuyt : « La N-VA a déjà adapté son discours anti-belgiciste. Elle ne vise plus la Belgique, mais Bruxelles. Pour la N-VA, Bruxelles est la nouvelle Belgique, le lieu où se cache toujours l’establishment de la Belgique à papa. La Volksunie adhérait encore au slogan « La Flandre ne lâche pas Bruxelles », mais ce temps-là est révolu. Pour la N-VA, Bruxelles est pratiquement un cadeau du ciel, avec son Samusocial, ses tunnels qui s’effondrent et son Molenbeek où Jan Jambon peut se profiler comme l’homme qui va nettoyer la commune de Philippe Moureaux. Abts : « Après, la N-VA risque fort de faire ce que font d’autres pays depuis longtemps : blâmer « l’Europe » pour tout ce qui ne va pas. Cela se voit d’ailleurs déjà au discours de la crise des réfugiés : la N-VA mettait en cause les conventions internationales, contestait les décisions européennes et s’en prenait aux dirigeants européens. C’est l’externalisation permanente de la responsabilité politique. »

Crédibilité

La question demeure: de cette manière, combien de temps un parti peut-il rester crédible? Abts se montre prudent : « Dans quelle mesure l’électorat de la N-VA correspond-il à l’ancien public électoral du VB ? Nous connaissons les chiffres : beaucoup d’électeurs du VB sont passés à la N-VA. Mais cela n’explique pas tout. Le VB atteignait au maximum 24% des voix, la N-VA plaît à 35% des Flamands, c’est un tiers de plus. Il s’agit donc d’un autre électorat. Pour cette raison, j’ose qualifier le VB sans détour de parti de droite populiste, mais l’hésite à coller cette étiquette à la N-VA. Cela n’empêche pas qu’en écrivant ce livre j’avais souvent l’impression que cet électeur sceptique du VB de l’époque, c’était « le courant sous-jacent flamand » (Vlaamse onderstroom) dont Bart De Wever parle toujours. Mais j’aurais peut-être mieux fait de ne pas dire ça ? »

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